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 Présidentielle : les superflics qui protègent les candidats

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MessageSujet: Présidentielle : les superflics qui protègent les candidats   Présidentielle : les superflics qui protègent les candidats Icon_minitimeLun 13 Fév 2012 - 5:55

Présidentielle : les superflics qui protègent les candidats

Outre François Hollande, cinq autres prétendants à l'Élysée sont désormais accompagnés par des policiers très équipés et surentraînés. Une protection régie par des règles très précises.

Enchaînant les meetings et les bains de foule, les candidats à l'élection présidentielle deviennent des cibles en puissance à mesure que s'approche l'échéance. Les postures qu'ils affectent pour tenter d'incarner le pouvoir suprême exacerbent les passions. Elles attisent parfois l'acrimonie, voire la haine d'illuminés. À un certain stade de menace, la protection rapprochée, confiée en temps normal aux «gorilles» des services d'ordre des partis, est reprise en main par les superflics du service de protection des hautes personnalités (SPHP).

Composée de 760 fonctionnaires ­chevronnés et surentraînés, parmi lesquels figurent une quarantaine de ­femmes, cette unité d'élite créée en 1994 a pour devoir d'assurer la protection rapprochée des prétendants à l'Élysée. «À l'image de nos homologues américains du Secret Service, cette mission régalienne, non comptabilisée dans les comptes de campagne, correspond au principe de libre expression républicaine, décrypte l'inspecteur général Gilles Furigo, patron du SPHP. Mais cette offre de sécurité n'est pas automatique pour tout le monde.» De fait, plusieurs conditions sont nécessaires.

Colis suspects, appels anonymes
D'abord, le candidat doit en formuler la demande. Celle-ci est aussitôt transmise à la Direction générale de la police nationale, qui la confie à l'unité de coordination de lutte antiterroriste (Uclat). L'état de la menace est alors apprécié au cas par cas, et un diagnostic est rendu, enrichi d'une échelle de risques graduée de 4 (normal) à 1 (très élevé). «Plus la personnalité est médiatisée et exposée, plus elle va faire l'objet d'attaques de toutes sortes, rappelle Gilles Furigo. Sans raison, des fous focalisent sur une cible, en lui envoyant des colis suspects, des balles dans des enveloppes, ou encore en multipliant les appels anonymes…»

Ainsi, quatre officiers de sécurité se relaient par binôme autour de François Hollande, depuis que ce dernier a fait l'objet de menaces lors de son déplacement à Mérignac début janvier. «Cela fait partie du lot de la vie publique», assure Nacer Meddah, secrétaire général de la campagne socialiste. Dans les prochains jours, sa garde devrait «monter en puissance» pour atteindre une dizaine de fonctionnaires. L'ancien premier secrétaire du PS n'est pas habitué à la protection rapprochée, ni très à l'aise a priori. «On s'était posé la question pour lui: il faut s'accoutumer à leur présence», raconte Nacer Meddah.

Outre Hollande, seuls cinq autres candidats sont protégés par la police. Quatre fonctionnaires se relaient autour de Dominique de Villepin, en qualité d'ancien premier ministre, deux au côté de Jean-Pierre Chevènement, en raison de son passage au ministère de l'Intérieur. François Bayrou est assisté d'un ange gardien en permanence depuis que son nom a été couché sur une liste de terroristes de l'ETA dans les années 1990. Marine Le Pen bénéficie quant à elle d'une protection policière depuis le meeting du 15 janvier dernier à Rouen. Les analystes de Beauvau considèrent qu'elle est désormais visée par un «niveau de menace assez élevé». «Un binôme lui a été affecté, et le dispositif sera ajusté au gré des circonstances», confirme-t-on au SPHP.

Pour les mêmes raisons, Eva Joly est, elle aussi, défendue par deux policiers d'élite en alternance, depuis mardi dernier. Pour l'heure, les autres candidats ne bénéficient d'aucune protection particulière. Soit parce qu'ils frôlent le pourcentage nul dans les sondages, qu'ils n'auront jamais les 500 signatures ou qu'ils refusent toute aide policière. Ou enfin qu'ils estiment ce recours superflu, comme Jean-Luc Mélenchon, ou au nom d'un vieux principe de défiance, à l'image du candidat anticapitaliste Philippe Poutou. Nicolas Sarkozy, quand à lui, est constamment protégé par le Groupe de sécurité de la présidence de la République jusqu'à la fin de son mandat.

source : le figaro

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