Allez-vous travailler dans un tribunal ?

Des vigiles dans les tribunaux : "On ne privatise rien du tout"


Dès 2011, la sécurité des procès leur sera en partie confiée. Sur Le Post, le ministère de la Justice et un professionnel s'expliquent.

A l'heure de la rigueur, tout le monde se met aux économies. Même la police. Selon Le Figaro, le ministère de l'Intérieur prévoit de mettre fin à partir de janvier 2011 aux "tâches indues" des policiers et gendarmes.

Aujourd'hui, en plus de leur activité habituelle (patrouilles et enquêtes), les policiers et gendarmes doivent en effet assumer aussi des tâches relevant du domaine de la justice : sécurité des procès, déplacements des détenus... Or, pour le Ministère de l'Intérieur, il est temps que ces agents reprennent leur activité traditionnelle. 1000 policiers et gendarmes seraient ainsi réaffectés selon Le Figaro. Mais qui va alors assurer ces "tâches indues"?


1. Des procès sécurisés par le privé ?

Le plus gros morceau concerne la sécurisation des procès : aujourd'hui, pas moins de 530 policiers et gendarmes s'en occupent. A partir de janvier 2011, d'après Le Figaro, ces tâches seraient assurées à la fois par des policiers et gendarmes réservistes (retraités)... et par des sociétés privées.

Joint par Le Post, le ministère de la Justice confirme l'information. "La plupart du temps, ce seront des réservistes et éventuellement des sociétés privées", reconnaît-on.

Mais cela aura-t-il un coût pour la Justice? "Non, il y aura aussi un transfert de moyens. C'est un plan commun aux ministères de l'Intérieur et de la Justice", nous répond le ministère. Ce transfert se déroulera sur trois ans.

Reste une inconnue : quelle part du gâteau auront les sociétés privées ? Pour l'heure, c'est le grand flou. "On est en train de regarder ça", souffle-t-on, Place Vendôme. Mais on s'empresse de préciser que les procès "sensibles", ainsi que toutes les affaires en cour d'assises et en comparution immédiate, resteront sous la responsabilité de la police.

La Justice dément d'ailleurs tout abandon des pouvoirs de l'Etat : "On réfute toute privatisation de la sécurité". Mais cette nouvelle mission pour les sociétés de sécurité survient dans un contexte politique bien particulier.


2. La sécurité privée régulée par la sécurité privée?

Suite aux demandes des professionnels du secteur, le gouvernement veut en effet mettre en place un Conseil National des Activités de Sécurité Privée (CNAPS). La création de l'instance se fera dans le cadre de la LOPPSI (Loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) prochainement discutée à l'Assemblée.

Ce conseil associera des représentants de l'Etat, des magistrats (majoritaires) et des professionnels du secteur. Et ce sera lui qui sera chargé, en lieu et place des préfectures, de contrôler les sociétés de sécurité privée.

Mais est-il normal que la régulation des sociétés de sécurité soit assurée par une intance où elles sont elles-mêmes représentées?

Contacté par Le Post, Michel Ferrero, président du SNES (syndicat national des entreprises de sécurité, qui représente les employeurs), écarte tout conflit d'intérêts. "Au CNAPS, la partie majoritaire restera à l'Etat, nos professionnels étant là pour assurer plus de rapidité dans les décisions".


3. La sécurité, un marché comme un autre?

En 2009, le secteur de la sécurité privée représentait 9425 entreprises avec un chiffre d'affaires de 5,3 milliards d'euros (hors taxes) selon une étude du cabinet I+C dévoilée par Aisg.info, une agence de presse spécialisée.

Et le gâteau pourrait bien grossir encore : Michel Ferrero entrevoit un autre débouché pour son secteur, les gardes statiques. Ces policiers qui font le pied de grue devant les administrations pour assurer leur sécurité.

"La garde statique, c'est un métier qui nous correspond. Les missions régaliennes restent à l'Etat, le privé peut prendre tout ce qui ne nécessite pas le port d'une arme", explique-t-il. Actuellement, la plupart des ministères sous-traitent la surveillance de leurs entrées et sorties. "Mais, affirme Michel Ferrero, on ne demande rien, ce sont les autorités qui nous proposent des marchés".


4. Vigiles partout, police nulle part

La main sur le coeur, le président du SNES dit pourtant "refuser que les sociétés privées prennent la place de la police". "Il ne faut pas qu'on fasse du privé une police parallèle". Pour lui, "l'état d'esprit de notre pays, notre culture, ne permettraient pas cette finalité".

En décembre 2008, Nicolas Sarkozy parlait déjà de "coproduction" de la sécurité entre l'Etat et le secteur privé. "La demande et l'offre de sécurité se font plus pressantes et exigeantes, en raison de l'espace laissé par la réduction nécessaire des dépenses des États", disait-il.

Selon La Croix, les effectifs des sociétés de sécurité privée augmentent de 3% chaque année. D'ici à 5 ans, les vigiles seront 200 000, talonnant les 248 000 policiers et gendarmes.

Parallèlement, 3 500 postes de policiers seront supprimés dans les trois prochaines années.

source : le post

Combien gagnera un réserviste de la gendarmerie ou un policier par rapport à un ADS.

Pour moi c'est sans problème. Je trouve ces nouvelles missions intéressantes (au moins autant que de faire le planton à Carouf ou Décat ), reste à discuter formation et rémunération. Je trouve normal que la Police se concentre sur son rôle originel.

murmure a écrit:

Combien gagnera un réserviste de la gendarmerie ou un policier par rapport à un ADS.

Pour un reserviste en gendarmerie c'est entre 50 et 60 euro/jours au plus bas des grades donc gendarme

Dans ma boite on a des agents depuis plusieurs années dans des T G I .

Ce qu'il faudras si l'etat nous delegue certaines de ses missions, ce seras un statut juridique autre que celui du simple citoyen.

Oui,et vu les problèmes qu'il y a des fois,le droit à la "gomme à sourire" et aux menottes.

gam a écrit:

Oui,et vu les problèmes qu'il y a des fois,le droit à la "gomme à sourire" et aux menottes.

Mennottes c'est deja le cas car pas classées en 6eme categorie, seul les conditions d'utilisation sont reglementées (art 803 du code de proccedure penal).
En gros on menotte un individu en cas de flag, s'il est DANGEREUX pour lui, autrui, ou suceptible de prendre la fuite, voilas les grosses lignes (il y as un sujet la dessus).

Je vais chercher,ok

ici à Bayonne c'est le cas depuis longtemps la sécurité et l'accès par portique est confiés à une société de sécurité ça ne pose aucun problème

Notre secteur s'élargit, je trouve cela plutot interessant, et ça créé des postes.

On peut pas être employé et client , au même temps, des tribunaux ??