Le Louvre très prisé par les pickpockets-"Ça devient pesant.." témoigne un ADS

-RMC-Deuxième site le plus visité de Paris après la Tour Eiffel, le Louvre est aussi un des plus prisés des pickpockets. Le musée connaît cet été une recrudescence des vols dans les sacs et poches des touristes. « Ça devient pesant parce qu’il n’y a pas de solution », témoigne un agent de sécurité.

Ils sont 40 000 chaque jour à venir admirer la Joconde, autant de cibles potentielles pour les groupes de pickpockets. Pour la plupart mineurs, ceux-ci s'introduisent librement dans le musée et profitent de la distraction des visiteurs pour leur soustraire portefeuilles et téléphones portables.

« On les vire aujourd’hui et demain on les revoit »

« Attention aux pickpockets ». Sur le parvis de la pyramide, dans les couloirs du musée, des panneaux rouge et gris rappellent aux visiteurs de surveiller leur sac. Pourtant, Willy, venu de Belgique est passé totalement à côté : « Je ne les ai pas remarqué ; je ne fais pas vraiment attention en fait ».
Et c'est bien pour ça que le Louvre est devenu un terrain de chasse idéal pour les pickpockets, au grand dam des agents de sécurité : « Tous les jours on sait qu’on va en avoir, ça devient pesant parce qu’il n’y a pas de solution : on les vire aujourd’hui et demain on les revoit. Ils nous disent même bonjour, pour nous narguer ; c’est un fléau ».
Un fléau qui s'introduit jusque dans les bureaux du musée, comme en témoigne ce salarié : « Une employée s’est faite agresser par des personnes qui se sont introduites dans son bureau, soi-disant pour faire signer une pétition ou obtenir de l’argent, et ils en ont profité pour voler les téléphones portables et les ordinateurs ».
Face à cette recrudescence de vols, tout le personnel s'est vu rappeler les consignes de sécurité mais le malaise est palpable face à des pickpockets de plus en plus jeunes et de plus en plus agressifs.

« L’agent de sécurité privée n’a aucun pouvoir de police »

Pour tenter d'endiguer le phénomène, les équipes de sécurité ont été renforcées mais leur présence n'est pas toujours dissuasive, déplore Erik Biro, secrétaire de la Fédération Prévention Sécurité pour l'UNSA : « L’agent de sécurité privée n’a aucun pouvoir de police. Comme tout citoyen, il peut constater un délit et le signaler. Il a droit d’alerter la police, de retenir la personne, de s’interposer, mais en aucun cas il peut l’interpeller comme un agent de police. C’est assez ambigu et les délinquants connaissent en général cette législation et en profitent. Et les mineurs le savent très bien, lorsqu’ils sont appréhendés, même par la police, au bout de quelques heures, ils sont libérés. Et ils reviennent sur les lieux de leur délit ; et c’est vrai que ce phénomène pèse énormément sur les agents de sécurité privée ; c’est un genre d’engrenage ».

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