- lele a écrit:
- bonjour Roux!Tu vas pouvoir je pense me renseigner.
Une personne de mon entourage me certifie que son prof lui aurait dit qu'elle ne peux pas utiliser son karaté si elle se faisait agresser.
Elle me certifie que seul les ceintures noires peuvent être appeler karatéka!
Merci pour ta réponse.
Bonsoir
a)
Elle me certifie que seul les ceintures noires peuvent être appeler karatéka!Faux, toute personne pratiquant le karaté quelque soit la discipline ou leur grades, peuvent être appeler karatéka, de plus en france il n'y a pas de maitre seul au japon se font appeler maitre sensei, malheureusement bien des écoles de karaté non reconnues par une fédération officielle se font appeler maitre.
Les ceintures noires 1er dan, 2ème dan sont encore élève, mais peuvent être enseignant si elles le désire en ayant obtenu soit un diplôme d'animateur fédéral, soit d'un diplôme d'instructeur fédéral. (seul les grades sont reconnus pas une fédération française de karaté et arts martiaux affinitaires, ainsi que par le ministère de la jeunesse et des sports)
b)
Une personne de mon entourage me certifie que son prof lui aurait dit
qu'elle ne peux pas utiliser son karaté si elle se faisait agresser.On ne peut utiliser sa discipline contre une personne, car la défense doit être proportionnelle à l'attaque; exemple: 1 contre 1 > défense utilisée: boxe anglaise.
On peut utiliser sa discipline; exemple: deux contre 1 avec arme > défense utilisée: self défense. attention la défense doit toujours rester proportionnelle à la défense. en aucun cas on doit supprimer une vie.
LÉGITIME DÉFENSE ET ARTS MARTIAUXVous êtes vous déjà demandé si vous
pouviez, dans la rue ou chez vous, utiliser les techniques de votre art martial
pour vous défendre contre un ou plusieurs agresseurs ?
Beaucoup de gens, pratiquant les
arts martiaux, pensent que s’en servir dans une telle situation est risqué ou
même interdit car il n’y aurait pas légitime défense, et de ce fait, l’agresser
deviendrait à son tour agresseur, encourant lui aussi des poursuites pénales.
La réalité est beaucoup plus
complexe, et il est nécessaire pour répondre avec précision à cette question,
d’étudier en détail les textes du code pénal qui établissent la légitime
défense.
Le code pénal français prescrit que :
Art. 122-5. N’est pas pénalement responsable la
personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou
autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la
nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a
disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de
l’atteinte. N’est pas pénalement responsable la personne qui,
pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit
un acte de défense,
autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte
est strictement
nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens
employés sont
proportionnés à la gravité de l’infraction.
Art. 122-6. Est présumé
avoir agit en état de légitime défense celui qui accomplit l’acte :
1° Pour repousser, de nuit, l’entrée par effraction, violence ou ruse
dans un lieu habité. 2°
Pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec
violence.
A la lecture de ces articles il convient d’apporter des
précisions sur le domaine et les conditions d’application de la légitime défense,
ainsi que sur la charge de la preuve.
Sur le domaine d’application de la légitime défense Il faut distinguer la légitime défense de la personne
(Art.122-5§1) et la légitime défense des biens (Art.122-5§2)
La légitime défense de la personneLa légitime défense de la
personne s’applique aussi bien aux crimes (meurtre, viol…), aux délits (coups
et blessures, séquestration) et aux contraventions (violences légères, injures,
menaces…).
Il s’agit ici de la défense de
l’intégrité corporelle et morale (honneur, réputation, pudeur, moralité) de
soi-même ou de ses proches.
La personne, qui est injustement
agressée physiquement ou moralement, est donc en droit de se défendre ou de
défendre ses proches en danger, et de porter des coups si la nature de l’agression
les rend nécessaires, ces coups devant être une défense en proportion à
l’attaque.
La légitime défense des biens La légitime défense des biens ne s’applique qu’aux crimes et
délits. Autrement dit, si un individu est entrain de commettre devant vos yeux
une infraction contre votre bien, qualifiée de contravention selon le code
pénal (menace de destruction ou de dégradation ne présentant pas de danger pour
les personnes, abandon d’ordures, d’épave et autres objets, destruction ou
dégradation dont il n’est résulté qu’un dommage léger), il est fortement
recommandé de le stopper dans son action sans porter de coups afin d’éviter de
le blesser. En effet, la légitime défense ne jouant pas ici, le délinquant
pourrait porter plainte contre vous pour coups et blessures volontaires et vous
exposer ainsi à une sanction pénale. C’est pourquoi dans une telle situation,
il vaut mieux s’expliquer verbalement avec l’agresseur, soit pour le faire fuir
et éventuellement porter plainte contre lui par la suite s’il y a lieu de le
faire (si vous avez subi un préjudice par exemple), soit pour qu’il se retourne
contre vous et riposter à proportion de son attaque.
Pour les crimes (vol avec meurtre ou violences graves,
extorsion avec violences graves…) et les délits (vol, escroquerie, chantage,
détournement…) contre les biens, la loi admet la légitime défense, mais étant
donné que la riposte se fait sur la personne du délinquant, les juges sont très
strictes sur les conditions de son admission, et notamment sur celle de la
proportionnalité. De plus, la légitime défense des biens ne sera jamais admise
si les coups portés pour défendre son bien ont été donnés dans le but de tuer.
Sur les conditions d’application de la légitime défense Il ne peut y
avoir légitime défense que si au préalable il y a eut une agression, une
attaque injuste. Il peut s’agir d’une agression volontaire ou involontaire, dès
lors qu’il y a danger pour soi-même, autrui ou un de ses biens.
Mais par contre, l’acte de défense, pour être justifié,
doit être volontaire. La légitime défense ne justifie que des infractions
intentionnelles.
Les conditions tenant à l’agressionSelon l’article 122-5§1 du code pénal, l’agression doit
être injuste et actuelle.
l
Injuste : C’est-à-dire qu’elle doit être illégale aux
yeux de l’agresser. Par conséquent, une agression juste ne permet pas
d’invoquer la légitime défense. Les actions exercées par un agent de l’autorité
publique dans l’exercice de ses fonctions (policier, gendarme, douanier,
huissier…) sont présumées être toujours justifiées, et la légitime défense ne
pourra pas jouer en cas de riposte contre ses personnes, même si elles
commettent envers vous un acte illégal. Il faudra porter plainte pour obtenir
réparation.
l
Actuelle : C’est-à-dire
qu’il s’agit de la menace d’un péril imminent. La riposte doit être faite juste
après l’attaque. Une riposte qui serait faite un peu plus tard, après un
certain temps de réflexion, serait alors une vengeance, injustifiable par la
légitime défense.
Les conditions tenant à la riposte Selon le
l’article 122-5§1 du code pénal, la riposte doit être nécessaire et proportionnée
à l’attaque.
l
Nécessaire : La riposte doit
être la seule issue. C’est le juge qui apprécie cette nécessité. Cependant on
admet que si l’individu a préféré contre-attaquer, alors qu’il aurait pu fuir,
il peut encore être
justifié par la légitime
défense. Cette dernière n’est
autorisée que pour repousser un mal présent, car c’est alors seulement
qu’elle devient nécessaire.
l
Proportionnée à l’attaque : C’est la condition la plus importante, bien qu’il y est tout de même une certaine souplesse des juges. Il ne doit pas y
avoir une trop grande disproportion de la riposte par rapport à l’attaque. Un
simple coup de poing (agression) ne justifiera pas un meurtre ou même des
blessures très graves (riposte). Ce sont les juges qui apprécient si la défense est ou
non en disproportion avec
l’attaque. Pour le pratiquant d’arts martiaux qui se fait agresser par un
individu non armé, il s’agit donc d’être
mesuré dans sa riposte, de se maîtriser afin de
ne pas risquer de le blesser
trop gravement. Il en va
autrement lorsque l’agresseur
est armé (arme blanche, pistolet, bâton
…) ou s’il y en a plusieurs. Le danger
étant plus important (risque quasi-certain d’être gravement blessé ou tué), la
riposte peut être plus «musclée »,
comme par exemple des coups et
blessures graves, elle sera justifiée par
la légitime défense.
(à condition de
ne pas s’être acharné sur
le ou les agresseurs après les avoir mis hors d’état de nuire).
Attention cependant aux coups fatals portés volontairement sur un point vital.
Ils ne seront pas justifiés par la légitime défense.
S’il y a disproportion, il y a excès
de défense. L’infraction – riposte ne peut pas être justifiée par la légitime
défense. Son auteur encourt alors une condamnation pénale. Il bénéficiera
cependant de circonstances atténuantes.
La charge de la preuve Par principe,
c’est à celui qui prétend avoir agit en état de légitime défense de le prouver.
Il doit démontrer au juge que les conditions de l’attaque et celles de la
riposte sont réunies.
Cependant, dans
les deux cas de l’article 122-6 du code pénal, la légitime défense est
présumée. Celui qui s ‘est défendu n’aura qu’à prouver qu’il se trouvait
dans un de ces deux cas pour que son action soit justifiée par la légitime
défense.
Ce sera au parquet (procureur) éventuellement de prouver
que le riposteur n’était pas en situation de légitime défense.
La légitime défense efface
l’infraction commise en ripostant, ainsi que le droit pour celui qui l’a rendu
nécessaire par son agression, d’engager une action en dommages et intérêts s’il
a subit un préjudice.
Pour le pratiquant d’arts martiaux, il s’agit de bien
doser sa défense, en fonction de la gravité du danger, et surtout de ne pas
attaquer le premier (après une agression verbale par exemple). En effet, pour
lui, le juge sera encore plus strict, notamment sur le critère de la
proportionnalité, puisqu’il sait mieux se défendre que quiconque. Un règlement
verbal, grâce à une bonne maîtrise de soi, vaut donc mieux dans certains cas qu’un affrontement physique. Et puis,
éviter le combat, n’est-ce pas là une victoire ?