Des gendarmes aériens
La gendarmerie des transports aériens va accroître son activité judiciaire.
Le commandant Rougnon-Glasson (à droite) de la gendarmerie des transports aériens et son adjoint, le capitaine Jean-Michel Plat. (Photo J. -P. T)
Leur uniforme est identique à celui de leurs collègues de la gendarmerie départementale, mais eux ne sont pas sur le bord des routes. Plutôt sur le bord des pistes d'envol. La gendarmerie des transports aériens (GTA) a en effet pour mission d'assurer la sécurité intérieure des aéroports et des aérodromes.
Arrivé de Poitiers où il était adjoint au commandant de la compagnie, Ludovic Rougnon-Glasson a pris depuis le 1er août la responsabilité de la compagnie GTA sur l'aéroport de Mérignac. Il commande les 70 gendarmes chargés d'assurer la surveillance aéroportuaire côté pistes (le côté public est sous la responsabilité de la police aux frontières).
« Notre compétence n'est pas limitée à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, souligne le commandant Rougnon-Glasson. La compagnie a également une brigade à Pau et une à Biarritz. Nous avons aussi un rôle de contrôle préventif sur les 276 plateformes aériennes d'Aquitaine et Poitou-Charentes. Ce qui inclut les aérodromes et les pistes pour ULM. »
Elle joue auprès des pilotes le même rôle que la gendarmerie départementale auprès des automobilistes. « Nous contrôlons que tous les documents sont en règle, que les avions sont suivis selon les normes requises, que les pilotes disposent des papiers nécessaires, etc. »
La GTA intervient aussi comme consultant technique sur tous les accidents d'aéronefs qui interviennent en zone gendarmerie, comme ce fut le cas lors de l'accident d'ULM qui a fait deux morts à Sainte-Hélène, près de Lacanau, le 19 août dernier.
La compagnie dispose aussi d'une brigade CRNA (centre en route de navigation aérienne) qui est spécialisée dans la protection du site. Une autre brigade garde, quant à elle, l'entrée de l'aéroport pour l'accès aux pistes et aux installations intérieurs.
Deux chiens stup
Si la GTA ne dispose pas d'avions ou d'hélicoptères (la section aérienne de la gendarmerie qui dispose des hélicos est une autre entité), beaucoup de ses membres pilotent dans le privé. D'où une connaissance approfondie des règles qui régissent l'aéronautique. La GTA assure aussi une surveillance quotidienne de la plateforme principale et des plateformes secondaires de l'aéroport, où arrivent des personnalités de tous horizons, ainsi que des entreprises en lien avec l'aéronautique. Les gendarmes des transports aériens vérifient aussi les normes de sécurité des installations et du fret.
« Nous avons également un volet judiciaire appelé à prendre de l'importance, en relation avec la douane et la police aux frontières, précise le commandant Rougnon-Glasson. Nous disposons déjà d'un chien spécialisé dans la détection des explosifs et nous allons avoir prochainement deux chiens détecteurs de stupéfiants. Nous sommes confrontés à des problèmes tels que le travail illégal qui peut exister parmi les entreprises extérieures qui interviennent sur l'aéroport, ainsi qu'à des problèmes de stupéfiants, dont une partie du trafic passe par voie aérienne. »
La GTA mène aussi une lutte acharnée contre le phénomène des lasers. Ces petits objets capables de projeter un rayon lumineux à plusieurs dizaines de mètres. Certains trouvent amusant de les orienter vers les cabines de pilotage des avions ou des hélicoptères qui atterrissent à Mérignac. « Sans se rendre compte qu'ils peuvent causer de graves blessures aux yeux des pilotes et mettre en danger l'atterrissage », tonne le capitaine Jean-Michel Plat, commandant adjoint de la GTA.
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