Mordue par un rottweiler

Mordue par un rottweiler

JUSTICE. A Louviers, les voisins réclamaient que le chien, considéré comme dangereux, soit muselé. Le maître est condamné à 4 mois de prison avec sursis.
«J'étais pas conscient du danger », déclare le prévenu à la barre du tribunal correctionnel d'Evreux mardi dernier. En charge depuis cinq ans d'un rottweiler que lui avait confié son frère, ce Lovérien de 34 ans - qui vit en appartement rue de Belgique avec trois enfants âgés de un à trois ans - est poursuivi pour plusieurs infractions. Toutes en rapport avec son chien, un animal considéré comme potentiellement dangereux puisque classé en 2e catégorie. Ainsi le chien n'était plus vacciné contre la rage depuis 2005, n'était jamais muselé ni tenu en laisse sur la voie publique comme l'exige la loi. Le prévenu n'était pas non plus assuré et n'avait pas de permis de détention, pourtant obligatoire elle aussi. Mais au-delà de ces infractions, c'est le comportement du chien qui se révèle le plus grave puisqu'il vaut au prévenu d'être poursuivi pour blessures involontaires.

Une pétition des voisins
Le 1er avril dernier à Louviers, alors qu'il est descendu à sa voiture garée devant son immeuble, son chien attaque un autre chien de petite taille. Un voisin arrive à faire lâcher sa proie au molosse. Le petit chien se réfugie derrière les jambes de sa maîtresse. C'est alors que le rottweiler la mord au mollet. « La cicatrisation n'est pas terminée à ce jour », explique l'avocat de la jeune femme enceinte. A la barre, elle témoigne : « J'ai peur maintenant de sortir avec mon chien ». Bien que le rottweiler ne soit plus menaçant pour elle puisqu'il a été confié à une famille de Brionne. A la barre la jeune femme rappelle que le prévenu avait été alerté par ses voisins et sommé de tenir son chien en laisse. Une pétition avait même circulé dans le quartier. Son avocat précisait que pour toutes réponses, le prévenu « injuriait ses voisins ».

« Vous n'avez pas seulement été négligent, vous avez sciemment enfreint la loi », a déclaré le substitut du procureur qui rappelait que le prévenu - puisque déjà condamné en correctionnel - n'avait plus le droit de détenir un chien de cette catégorie.
Le tribunal a reconnu le prévenucoupable et l'a condamné à quatre mois de prison avec sursis et 100 € d'amende. En outre il devra verser à la victime des dommages et intérêts pour préjudice moral et matériel de 1 100 €. Le jeune fils de la victime, témoin de l'agression de sa mère s'est vu accorder 400 € pour préjudice moral.
RICHARD MESNILDREY

source : paris normandie