LES FRAUDES À LA CAF EN CHIFFRES, PRESTATIONS FAMILIALES.

LES FRAUDES À LA CAF EN CHIFFRES, PRESTATIONS FAMILIALES.
Deux affaires de fraudes aux allocations étaient jugées mardi au tribunal de Mont-de-Marsan

Un jeu très dangereux Contrôles intensifs à domicile et sur pièces

« Le taux de fraude est marginal et on s'emploie à ce qu'il le devienne de plus en plus », explique Muguette Martin, agent comptable à la Caisse d'allocations familiales.

La dégringolade sociale, l'engrenage infernal, l'escalade économique. Ambiance morose mardi après-midi à la barre du tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan où il était question de banqueroute familiale, au travers de deux dossiers de fraudes aux allocations.

Première affaire. Un jeune ex-couple de Saint-Cricq-en-Chalosse. Elle, 26 ans, trois enfants, sans profession. Lui, 36 ans, intérimaire dans une carrière. L'affaire remonte à 2006. À l'époque, ils vivent ensemble. Son boulot d'agent de sécurité lui assure 1 000 euros par mois. Un maigre salaire qui n'éponge pas toutes les dépenses du ménage. Alors, la maman se laisse glisser à l'oreille par une copine « un truc qui marche » : la fraude à l'allocation mère isolée. C'est ainsi qu'elle écrit à la CAF des Landes pour déclarer la séparation du couple depuis janvier 2003. Un célibat fictif qui rapporte 750 euros mensuels. « C'était pour améliorer la situation de nos enfants », se justifie la jeune femme.

« Je n'étais pas au courant »

Des sommes perçues chaque mois sur le compte joint du couple. Pourtant, mardi, à la barre, l'ex-conjoint prétend qu'il n'était pas au courant. « C'est elle qui s'occupe des comptes, moi je ne sais pas. » « Mais à quoi servaient ces sommes ? », insiste Mme Chovin au ministère public. « Les factures d'eau, les dépenses courantes », répond-il, pris au piège. « Vous étiez au courant donc... »

Sauf que le couple finit par se séparer vraiment. Sur un clash explosif : elle a une relation avec son patron à lui. N'assume pas l'incartade, et porte plainte contre l'amant pour viol. Et finit par être condamnée pour dénonciation calomnieuse. Avant de dénoncer elle-même les fausses déclarations qu'elle a faites... « Dans le cadre du jugement pour la garde des enfants, la Caisse d'allocations familiales allait de toute façon finir par être informée », se justifie-t-elle. « Mais je m'engage à rembourser ».

L'affaire a été mise en délibéré au 5 mai prochain.

source : sud ouest