L'ombre du GIA sur une arnaque au DAB...

L'ombre du GIA sur une arnaque au DAB...

Pour faire plaisir à son oncle et à sa tante, un homme stockait sur son compte des sommes folles. Sans s'étonner, jure-t-il. Une bizarrerie de plus dans un dossier sur lequel plane l'ombre du GIA...

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Ça n'en finit pas de surprendre Me Robert. Quoi ! Alors, une femme déclare sans broncher devant les policiers « que son neveu et son mari sont membres actifs de la collecte de fonds pour le GIA » et la justice ne pousse pas les investigations plus loin ? « Il y avait matière à creuser, mais non ! » Voici donc l'avocat réduit à ferrailler avec ce que l'on sait d'un dossier à la limite du cocasse.
Il défend la cause d'un homme vivant dans le Béthunois et âgé de 32 ans, Mohamed L. Jugé après les deux autres protagonistes, qui chacun ont écopé de deux ans à l'ombre. Lui promet qu'il « n'a pas compris tout de suite que c'était louche ». Après tout, ce n'était jamais que son oncle qui lui demandait un service et pour lui, la famille, « c'est sacré »... Pendant plus d'un an, entre 2006 et 2007, il a ainsi accepté de verser sur son compte personnel des sommes à tout le moins rondelettes : 17 840 E en espèces et 27 475 E en chèques !

Il n'y voyait pas malice, poursuit-il : son oncle gagnait sa vie en faisant du commerce de vêtements mais, comme il résidait en Belgique, il ne pouvait pas ouvrir un compte de ce côté-ci de la frontière. D'où le service. « De temps en temps, il me demandait de retirer des sommes en espèces.

» On lui rappelle tout de même que lui qui n'a pas le permis était aussi allé acheter une voiture pour le compte du tonton... Un service, encore. « Il est bonne pâte », soupire son avocat. Rien à voir avec ce que sa tante a lâché aux enquêteurs : « C'était un agent actif ! Il achetait des voitures pour alimenter le GIA ! » Une déclaration sulfureuse mais sans suites.
Ce dont on est sûrs, c'est de l'origine du trésor : l'oncle et la tante « agissaient sur tout le territoire, en se déplaçant rapidement », explique le procureur. Des escrocs. Leur spécialité, c'était les « collets marseillais », poursuit le représentant du parquet sans trop entrer dans les détails pour éviter de donner de mauvaises idées aux agresseurs potentiels de distributeurs automatiques de billets... Le neveu, lui, « n'y a rien gagné, à part 50 ou 100 E de temps en temps », objecte Me Robert. Il n'a pas de casier, a déjà payé sa faute en perdant son emploi d'agent de sécurité mais a retrouvé du travail au terme d'une formation de magasinier. Il n'ira pas en prison : il écope de 6 mois mais avec sursis, et de 300 E d'amende. I. M.

source : nordeclair.fr