Condamnations pour violences légères sur un vigile

« Je ne suis pas un guerrier »

Un quinquagénaire était prévenu hier, au tribunal correctionnel de Mulhouse, de violence en réunion et avec cette autre circonstance aggravante qu’il y aurait eu une connotation raciste.

L’affaire remonte au 3 août 2010. Dans un commerce de Cernay, trois fils du prévenu font des courses. Arrivés à la caisse, il leur manque un peu d’argent, le ton monte et un des adolescents insulte la caissière. Le vigile qui intervient est insulté à son tour. Le père arrive. La situation s’envenime et le quinquagénaire et ses trois fils s’en prennent physiquement au vigile, relate la présidente, Claire Fermaut, au vu des éléments du dossier. Des propos racistes auraient été prononcés dans l’altercation.

L’agent de sécurité, qui présentait des dermabrasions, a subi trois jours d’incapacité temporaire totale. Selon un témoin, « il est resté très courtois et s’est comporté en professionnel » en intervenant après les insultes proférées à l’encontre de sa collègue caissière.

Le prévenu, lui, nie toute violence : « Je vous dis la vérité, je n’ai rien fait. Je suis allé chez le vigile pas avec une intention guerrière, parce que je ne suis pas un guerrier. Je lui ai demandé de me laisser rentrer dans le magasin et malheureusement, il a refusé », dit-il avec une certaine véhémence. Sur le même ton, il présente ainsi son intervention auprès du vigile : « Je n’ai fait que sauver la vie de mon fils face à ce malabar de deux mètres qui faisait du street fight… » Le quinquagénaire conteste encore avoir tenu des propos racistes : « Je ne suis pas raciste au fond de mon âme », assure-t-il.

Le procureur adjoint Régis Seille relève que le prévenu a été condamné à trois reprises pour outrage. Il considère que les violences légères en cause dans ce dossier sont constituées et requiert deux mois de prison avec sursis, « à titre d’avertissement ».

Avocat de la défense, M e Marc Bourghart plaide de son côté la relaxe : « On ne rapporte pas la preuve de ces violences. Le grand souci de monsieur, c’est d’être entendu. Il est constant depuis le début : il n’a jamais touché quiconque », dit-il. Le tribunal a écarté la circonstance aggravante de connotation raciste, mais il a considéré pour le restant que les faits étaient constitués et il a condamné leur auteur à un mois de prison avec sursis.
le 15/09/2012 à 05:30 par F.F.

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