Jugés à Lyon pour avoir dérobé des valises de billets sécurisées à l’encre

Jugés à Lyon pour avoir dérobé des valises de billets sécurisées à l’encre

Quatre hommes et trois femmes comparaissent depuis lundi à Lyon pour le vol et le recel en 2010 de valises de billets sécurisées à l’encre indélébile, mécanisme qui avait permis de les confondre au moment de leur arrestation.

«C’est un véritable arc-en-ciel, ce dossier !», a ironisé la vice-procureure Sophie Taupin devant le tribunal correctionnel de Lyon, au premier jour d’un procès prévu jusqu’à jeudi, évoquant les nombreuses taches «fuchsia, rouges ou vertes» qui émaillent l’enquête.
Les quatre principaux prévenus, âgés de 20 à 27 ans, répondent de cinq braquages de convoyeurs de fonds commis entre juillet et novembre 2010 à Lyon, en Savoie et en Isère. Menaçant leurs victimes d’une bombe lacrymogène, les agresseurs se sont à chaque fois enfuis avec des mallettes sécurisées.

Trois de ces affaires ont été évoquées lundi, toutes reconnues par les prévenus, qui avaient nié une partie des faits pendant l’instruction. Poursuivis notamment pour «association de malfaiteurs», ils encourent dix ans d’emprisonnement.
Le cerveau présumé du groupe, Farid Bouhank, 27 ans, condamné à 12 reprises notamment pour vol, recel et outrage, est le seul soupçonné d’avoir participé à tous les braquages. «J’avais une grosse dette à rembourser», s’est-il justifié, refusant d’en dire plus.
Son cousin Walid Rebahi, 20 ans, qui compte six condamnations avant sa majorité, est poursuivi pour le premier braquage commis à Lyon. Mais il dit s’être contenté «d’attendre dans la voiture à la place passager», faute de permis de conduire.
Salim Hathrobi, 22 ans, déjà condamné pour vol aggravé et recel, et Yacine Oukesrir, 20 ans, mis en examen dans deux autres affaires pas encore jugées, sont soupçonnés d’avoir assisté Farid Bouhank dans les quatre derniers braquages, le deuxième jouant le rôle de chauffeur.

S’ils n’ont pas encore été appelés à la barre, le tribunal a longuement interrogé Katia Mankour, 27 ans, ex-maîtresse de Farid Bouhank, soupçonnée d’avoir accompagné les braqueurs en voiture et dont l’appartement a servi à nettoyer les billets tachés.
Lorsqu’elle a été arrêtée en novembre 2010, juste après les quatre hommes dont les mains et les effets portaient des traces d’encre, des «traces vertes au sol» ont été découvertes dans son appartement, ainsi que des billets «verdâtres ou maculés d’encre» dissimulés dans un coffre en bois, pour 43.740 euros.

Posément, la jeune femme a assumé sa connaissance des projets des trois hommes, disant avoir agi «+plus ou moins+ par amour et aussi par crainte». Mais les prévenus ont assuré qu’elle avait participé à toutes les étapes, y compris le nettoyage des billets.
Les deux autres femmes, l’ex-épouse de Farid Bouhank et l’ex-compagne de Walid Rebahi, sont accusées d’avoir utilisé plusieurs billets tachés dans des supermarchés. Elles ont assuré qu’elles n’en connaissaient pas la provenance, tout en reconnaissant qu’elle était probablement frauduleuse.
«Quand je l’ai connu, il arrachait des sacs à main. Maintenant il fait des braquages !», a résumé l’ex-femme de Bouhank, interrogée sur la «montée en puissance» dans la délinquance qu’elle avait évoquée à l’instruction.

source : le progres