2011, la meilleure année pour la sécurité aérienne

2011, la meilleure année pour la sécurité aérienne

Moins d'accidents mais plus de passagers transportés, la politique stricte de sécurité porte-t-elle ses fruits ?

Le nombre de victimes du transport aérien en 2011 - 486 décès lors de 22 accidents contre 786 lors de 23 sinistres en 2010 - est devenu très faible. Le taux d'accidents en 2011 a été de 0,34 % par million de vol, un ratio inférieur de 52 % à la moyenne des cinq dernières années. On compte une victime pour 7 100 000 passagers transportés alors qu'il était de une pour 6,4 millions en 2004. Mais, lors de cette précédente année record, il y avait eu 30 % de passagers en moins. On note donc une double tendance : diminution du nombre d'événements et de victimes, augmentation du nombre de voyageurs transportés qui frise les quatre milliards par an. Ceux qui annonçaient un accident majeur par semaine avec l'augmentation du trafic mondial doivent revoir leurs prévisions.

Tout n'est pas rose. Si aucun accident mortel d'avion de ligne n'est à déplorer en Europe, l'Afrique reste la zone la plus dangereuse. La moyenne, plus de dix fois plus élevée que dans le reste du monde, y atteint 3,93 % d'accidents graves par million de vols. En Amérique latine, ce chiffre s'élève à 1,43 % par million. En Amérique du Nord, on recense un accident sur les dix millions de vols enregistrés, soit 0,1 %. Sur le podium des mauvais élèves, la Russie et les pays de l'ancienne union soviétique cumulent les sinistres dus aux mauvaises formations des navigants, aux avions hors d'âge ou aux installations au sol non entretenues. L'année 2011 des accidents avait été inaugurée par le crash de Tupolev 154 de Kolavia et terminée par celui du Tupolev 134 de Kyrgystan Airlines.

Erreurs humaines

On ne déplore pas l'an dernier d'accidents ayant fait plus de cent victimes. Les plus meurtriers sont ceux d'Iran Air (77), Hewa Bora Airways (77), RusAir (44) et Yak Service (44). L'élite mondiale du hockey sur glace avait été décimée lors de ce dernier crash.

Au-delà des crashes avec victimes, il y a chaque année plus d'une centaine d'accidents au sens légal du terme, c'est-à-dire avec dégâts aux biens. Surtout - c'est la face cachée de la sécurité aérienne - des milliers d'incidents sans conséquence sont analysés chaque jour par des experts. La conjonction de plusieurs événements individuellement anodins peut entraîner une situation dangereuse. Sur les avions modernes, un enregistreur de vol spécial, indépendant des boîtes noires, permet de déceler des dérives dans le pilotage et d'adapter ensuite les programmes de formation des navigants.

Les causes des accidents pendant la dernière décennie relèvent à 54 % d'erreurs humaines (pilotage, mais aussi prévisions météo, mécanique, contrôle aérien, etc.). Les conditions météorologiques ont causé 9 % des accidents, les défaillances mécaniques 28 %, le sabotage 9 %. Reste 1 % d'autres causes. À nous d'imaginer lesquelles...

source : le point