Caméras de surveillance : les commerçants de l'avenue de Dunkerque...

Caméras de surveillance : les commerçants de l'avenue de Dunkerque ne sont pas en reste

À la station service équipée de sept caméras, «on a besoin de surveillance, des bandes arrivent parfois à dix», mais à La Baguette du Nord, il s'agit plus de prévention.

Des caméras de surveillance dans une station service, cela n'a (plus) rien d'extraordinaire, mais dans une boulangerie... C'est pourtant le cas avenue de Dunkerque, à cheval entre Lomme et Lambersart. Et cette boulangerie n'est pas la seule. Du fleuriste au marchand de journaux, ces commerces ne s'en cachent pas, ils ont des caméras. « Indispensables contre les vols » pour certains, quand d'autres ne sont pas prêts à sauter le pas.

Il y a un mois, au-dessus des garnitures pour les sandwiches, se trouvait un petit objet que l'on aurait pris pour un jouet. Erreur, le gadget était une caméra - désormais suspendue au plafond. Au total, trois caméras (pour un budget d'environ 1500 E) sont installées dans la petite boulangerie La Baguette du Nord. Surprenant à première vue ? « Non !, assure Hamza, l'un des deux gérants, on est obligé ». Si le commerce ne s'est jamais fait cambrioler, « les boîtes pour les pauvres devant la caisse ont disparu trois fois de suite. Depuis on n'en met plus, ça ne sert à rien. » Moralité : « Mieux vaut prévenir que guérir ». Et encore...

Courses-poursuites

Car à côté de la boulangerie, Monceau fleurs sort le grand jeu, et cela ne résout pourtant pas le problème. Caméras à l'intérieur mais aussi à l'extérieur du magasin, puisqu'une partie de la marchandise est exposée sur le trottoir. Derrière le comptoir dans la boutique, un grand écran divisé en plusieurs images, bien à la vue des clients, diffuse différentes prises de vue. Pour prévenir ? Si aujourd'hui le commerce ne souhaite plus communiquer, il confiait il y a un mois : « On se fait même voler les pots de buis, qui pèsent pourtant. Des voitures se garent en double-file et puis... »Les commerçantes disent avoir plus d'une fois poursuivi des voleurs.

Comme Arnaud, un opticien voisin. Il y a un mois encore, il a « enfermé un client compréhensif dans le magasin pour courir après deux voleurs qui avaient embarqué quatre paires de solaires ». Il ne les a pas rattrapés, mais ne dramatise pas pour autant. « J'ai une alarme depuis quelque temps parce que mon assureur me l'a demandé, mais je n'installerai pas de caméras, c'est extrêmement cher et je préfère encore me faire voler. Après, ça n'empêche pas que c'est rageant. Tout ce qui est là, c'est moi qui l'achète. Quand on me vole, c'est comme si on prenait directement un billet dans ma poche. » Installé ici depuis huit ans, le commerçant portait plainte au début, relevait les plaques d'immatriculation... « Mais ça prend du temps et ça ne sert à rien. La démarque inconnue (le vol), c'est pour tout le monde, explique-t-il, l'air tranquille, en dépit de coups de poing qu'il a déjà reçu lors de vols. Face aux statistiques nationales pour les opticiens, la démarque inconnue représente 20 %, je n'en suis pas là.

« Faire confiance »

Si Arnaud part du principe qu'il faut « faire confiance, pour le client, parce que ce n'est pas agréable de se sentir observé », il avoue quand même avoir eu une batte de base-ball quelque temps dans son magasin, « pour faire peur ». « Quand la police me l'a fortement déconseillé, j'ai laissé tomber. Mais je suis certain que des collègues ont pire que ça dans leurs magasins. La police fait des rondes, mais pas assez. » Ainsi, d'un commerce à l'autre, les réactions varient considérablement. La marchande de journaux, est radicale : « Même un journal à 0,39 centimes, on me l'a déjà volé. » Elle ne comprend d'ailleurs pas pourquoi on s'y intéresse : « Les caméras c'est normal, c'est la société qui veut ça, c'est tout ».

Danielle, propriétaire d'un magasin de lingerie, n'en a pas : « On est là depuis 1987, et c'était bien pire avant. Nous n'avons porté plainte qu'une fois, et parce que j'avais été menacée, mais c'était il y a quinze ans. Après, il y a des périodes où on fait plus attention, mais de toute façon, c'est partout pareil, ce n'est pas pire ici qu'ailleurs. » À la station-service dont la devanture porte encore l'impact d'une balle - c'était il y a dix-sept ans - David est stoïque. Une caméra ? « S'il y a un hold-up, ce n'est pas ça qui va me protéger... » •

source : la voix du nord

et oui c'est tout le problème de la vidéo ça surveille ça prévient mais si les personnes mal intentionnées n'en n'ont pas "peur" ça ne sert à rien car ça ne protège pas... débat lancé