Braquage du fourgon Prosegur : cinq hommes dans le box

Braquage du fourgon Prosegur : cinq hommes dans le box


Ils avaient emporté plus de 6 millions d’euros, lors d’une attaque commise le 19 octobre 2006 à Saint-Etienne. Ils sont jugés par la Cour d’assises du Rhône à partir d’aujourd’hui

La scène était digne d’un film policier : fourgon bloqué par deux voitures, hommes cagoulés et lourdement armés qui en descendent, pain de plastique posé sur le véhicule (1), tirs de kalachnikov pour protéger leur fuite… Les témoins de la scène s’en souviennent encore. C’était le 19 octobre 2006, boulevard Georges-Pompidou à Saint-Etienne, et un fourgon de la société Proségur était la cible d’un vol à main armée.

Les braqueurs repartaient avec plus de 6 millions d’euros dans une Mercedes. Malheureusement, dans la fuite, le conducteur perdait le contrôle. La Mercedes était retrouvée brûlée, mais avec une grande partie du butin (4 millions environ). Le reste ayant soit brûlé, soit été emporté par les malfrats. Plusieurs prélèvements ADN allaient permettre d’identifier certains d’entre eux. De là, la Police judiciaire lançait surveillances et écoutes téléphoniques.

C’est alors que les enquêteurs découvraient que, le braquage ayant échoué, un second était en préparation. Cette fois, les malfaiteurs envisageaient de s’attaquer au dépôt de fonds de la société Proségur. Il faut dire qu’ils bénéficiaient d’un complice de choix : un des convoyeurs, qui était d’ailleurs présent lors du braquage du fourgon. Les suspects sont interpellés en novembre 2007.

Ils comparaissent à partir d’aujourd’hui, et jusqu’au 17 décembre, devant la Cour d’assises du Rhône. Logiquement, le procès aurait dû se tenir dans la Loire, où ont été commis les faits. Mais l’affaire ayant été supervisée par la juridiction interrégionale spécialisée (une structure à laquelle sont confiés les plus gros dossiers de criminalité organisée), ce sont les jurés du Rhône qui auront à se prononcer sur les cinq accusés qui seront dans le box. Y figureront Jean-Michel Romero et Bruno Bonnenfant, deux figures du banditisme déjà condamnés pour vol à main armée et association de malfaiteurs. Ils apparaissent comme les véritables cerveaux de l’affaire, même si le premier a toujours nié les faits. A leurs côtés se trouveront Patrick Voisin, le convoyeur qui s’est avéré être complice, et Christophe Villette, son beau-frère. Les deux hommes étaient en proie à de graves difficultés financières, et c’est Christophe Villette qui aurait eu l’idée de l’attaque du fourgon, même s’il n’y a pas participé. Enfin sera jugé Habib Saadana, qui aurait fourni les véhicules ayant servi au braquage.

A noter qu’il manquera du monde lors de ce procès, puisque le reste de l’équipe ayant participé à l’attaque du fourgon (trois ou quatre individus) n’a jamais pu être identifié.

Jean-Hugues Allard

source : le progres