Alcool et drogue au travail : opération prévention

Alcool et drogue au travail : opération prévention

20% des accidents du travail sont liés à une consommation d'alcool (Inserm). Pour réguler cette pratique, les chefs d'entreprises disposent du code du travail et des réglèments intérieurs.
Les patrons du Maine-et-Loire sont avertis, ce cocktail est explosif. Mais comment gérer cette consommation dans l'entreprise? L'association de sécurité routière les sensibilise.
Pourquoi? Comment?

Que fait l'ASRE 49 ?

L'association de sécurité routière du Maine-et-Loire agit auprès des salariés et des chefs d'entreprises. C'est à ces derniers qu'elle s'est adressée mardi soir, à la chambre de commerce et d'industrie de Cholet. Une trentaine de patrons choletais ont répondu présents à cette rencontre thématique sur l'alcool et la drogue en entreprise. Avec l'aide du capitaine de police Claudie Papin et de l'avocat Emmanuel Capus, les bénévoles de l'ASRE 49 ont pu éclairer sur les risques, les sanctions et les moyens de préventions liés à cette problématique. Des réunions similaires s'étaient déjà tenues à Angers et Saumur ce mois-ci.

Que faire si l'on suspecte une personne d'être ivre ou sous l'emprise de la drogue, sur le lieu de travail?

Par mesure de sécurité, l'empêcher d'accéder sur son site de travail est essentiel et obligatoire. Surtout en présence d'outillage et de machines. Selon Guy Arrestier, ingénieur-conseil à la CRAM des Pays de la Loire, « il est important de ne pas laisser la personne seule. Celui qui constate l'ivresse risque la non-assistance à personne en danger s'il arrive quelque chose. » Pas simple, sauf si un médecin du travail est présent sur le site.

Quels outils juridiques encadrent ces problèmes ?

Le code du travail détaille peu de choses. L'introduction de boissons alcoolisées autres que le vin, la bière, le cidre et le poiré est prohibée. Le texte interdit également de laisser entrer ou séjourner dans l'entreprise des personnes en état d'ivresse. Les autres indications du code, notamment à propos de la drogue, sont peu nombreuses. Pour pallier ces imprécisions, les entreprises ont la possibilité de fixer leur propre cadre, à travers leur réglement intérieur.

Quelles sont les responsabilités de chacun au sein de l'entreprise?

De façon générale, « l'employeur est de plus en plus obligé de mettre en place les outils pour veiller à la sécurité des employés. Sous peine de sanction pénale et civile, il est tenu d'assurer la protection de leur santé », rappelle Emmanuel Capus, avocat du département droit et gestion social. De son côté, le salarié a également l'obligation de « prendre soin de sa sécurité et de sa santé ainsi que de celles des autres personnes concernées du fait de ses actes ou de ses omissions au travail ».

La consommation d'alcool et de drogues en entreprise est-elle un phénomène croissant?

Le fait est difficilement mesurable en données chiffrées. « Ce sont des cas très délicats à traiter, que l'on n'ébruite pas » précise André Bretin, vice-président de l'ASRE 49 et responsable sécurité chez Michelin Cholet. Selon l'institut national de la santé et de la recherche médicale, près de 20% des accidents du travail sont liés à une consommation d'alcool. Emmanuel Capus répète que « la pression sociale ou la dégradation des conditions de travail peuvent favoriser la consommation ». Une piqûre de rappel bienvenue dans le contexte actuel.

Nolwenn GUILLOU.
Ouest-France