Cruautés infligées à des chats au magasin Auchan d'Olivet

Cruautés infligées à des chats au magasin Auchan d'Olivet : les agents de sécurité se renvoient la balle

En juin 2008, la vidéo de la mise à mort d'un chat, enfermé dans une cage avec un chien, avait été filmée par l'un des agents de sécurité et diffusée sur Internet par l'un de ses collègues. (Photo d'archives)Seuls deux vigiles ont reconnu leur responsabilité dans les sévices imposés aux félins. La défense a clairement mis en cause la direction du magasin et dénié sa légitimité à se constituer partie civile.


En ce mercredi après-midi, la salle du tribunal correctionnel est comble, et le public entièrement acquis à la cause des animaux. À la barre, cinq prévenus sont jugés pour avoir tué, dans des conditions particulièrement cruelles, des chats errant dans les réserves du magasin Auchan Olivet. Deux autres sont absents et représentés par leur avocat. Ils sont pourtant les seuls à reconnaître les faits qu'on leur impute. Tous occupaient, entre août 2007 et mars 2008, un emploi d'agent de sécurité au sein de l'hypermarché. En qualité de coordonnateur d'équipe, Richard, 40 ans, s'est vu confier la tâche de « faire quelque chose pour les chats » qui proliféraient, urinaient sur les textiles et éventraient les sacs de croquettes.

L'ordre est venu du directeur du magasin nouvellement nommé. Mais à en croire Richard, il n'a jamais été question de tuer les bêtes. « Pourquoi ne pas avoir fait appel à une entreprise spécialisée ? », lui demande le président. « Ça ne m'est pas venu à l'esprit », prétend le chef de la sécurité.

35.000 € réclamés aux prévenus !
Dès lors, il est bien difficile de déterminer la responsabilité de chacun des protagonistes, puisque chacun d'eux se renvoie la balle, accusant Richard, puis un autre chef, Christophe, 37 ans, d'avoir donné des consignes pour se débarrasser des matous.

Les chats ont ainsi été jetés contre des plots de béton, donnés en pâture à des chiens ou gazés avec un extincteur.

Pour autant, aucun des cinq prévenus présents à l'audience n'entend revendiquer sa part de responsabilité. À commencer par Richard qui soutient n'avoir jamais assisté à aucun acte de cruauté sur des chats. Les quatre autres nient tout en bloc.

Cette posture agace les associations de défense des animaux qui se sont portées parties civiles. Au total, c'est une somme de 20.500 € de dommages et intérêts, auxquels s'ajoutent plus de 15.000 € au titre des frais d'avocats, que l'on vient réclamer aux sept prévenus.

Le procureur de la République évoque « un trouble à l'ordre public extrêmement important », qu'elle entend voir réprimer à hauteur de six mois de prison avec sursis et 1.500 € d'amende pour les deux chefs d'équipe, et quatre mois avec sursis et 1.500 € d'amende contre quatre autres prévenus. La relaxe est requise contre le dernier agent de sécurité.

« Il y a bien eu un ordre du directeur »
Au demeurant, la représentante du ministère public doute ouvertement que la hiérarchie d'Auchan ait pu ignorer ce qui se tramait dans les réserves de son magasin. Elle n'est pas la seule. Les avocats de la défense s'érigent bientôt comme un seul homme contre la constitution de partie civile du magasin Auchan. « Il y a bien eu un ordre du directeur (*) d'éradiquer les chats. Le véritable responsable n'est pas prévenu et c'est le responsable du magasin ! », affirme Me Jean François Mortelette, lequel fustige au passage la multiplication des parties civiles : « J'aimerais qu'il y ait un jour autant d'associations qui se mobilisent pour la défense des droits de l'homme ! », s'emporte le conseil des deux prévenus plaidant coupables.

« S'il y a une victime, c'est le chat et la seule société le représentant, c'est la SPA du Loiret. Les autres viennent comme des mouches attirées par le miel ! », ajoute l'avocat blésois, provoquant quelques réactions outrées parmi le public.

Ses confrères de la défense réclament tous une relaxe, estimant, à l'instar de Me Elsa Ferling, que le magasin Auchan « vient se dédouaner d'avoir demandé à ses salariés de faire le sale boulot ! » Le jugement est mis en délibéré au 18 novembre.

(*) Remplacé depuis.
Philippe Renaud

source : larep.com

c'est abusé, pauvre chat!