Un dispositif anti-alcool plus symbolique qu'efficace

Un dispositif anti-alcool plus symbolique qu'efficace


Pas trop difficile de se procurer de l'alcool dans les rues de Lille en ce week-end de Braderie.

Une batterie d'arrêtés municipaux restreignant vente et consommation d'alcool était de sortie pour tenter d'éviter de faire des rues de Lille une vaste beuverie. Dans les faits, au gré d'une promenade dans le périmètre de la Braderie, on croisait toutefois des mineurs sortant d'une épicerie des bouteilles à la main et des enseignes qui ne jouaient pas le jeu. Bref, un dispositif plus symbolique qu'efficace...


Sûr que cet épicier du Vieux-Lille fait son beurre. À 16 h hier, les allées et venues sont incessantes et, à la sortie du commerce, c'est avec les bras bien garnis de bouteilles en tout genre que les clients s'affichent. Si les arrêtés municipaux reposent sur le principe d'interdiction de vente aux mineurs, Gauthier et Simon, 17 ans, montrent fièrement leurs deux bouteilles de mousseux obtenues sans souci majeur.

« C'est simple, explique Gauthier. On fait à chaque fois le même coup : on cherche un adulte aux alentours de l'épicerie et on lui demande d'entrer avec nous. On choisit les boissons et on le laisse payer. » Aucune suspicion du commerçant ? « Il m'a demandé ma carte d'identité mais c'était pas moi qui payais, il a donc laissé couler... » Interrogé, le même commerçant botte en touche : un laconique « C'est pas moi le patron, revenez demain » suffira...

« Les concurrents n'ont pas suivi »
Au final, voilà de quoi faire dire à nos deux mineurs que le dispositif municipal « ne sert à rien » : « Ces arrêtés municipaux, c'est un peu ridicule. Il y a des stands avec des pompes à bière et des vendeurs d'alcools forts (type rhum) partout dans la Braderie. » Et il y a aussi ces supermarchés qui ont décidé de ne pas répondre à l'invitation de la municipalité de cesser toute vente d'alcool après 15 h. Comme l'enseigne Match et son magasin des Halles... Le très fréquenté rayon alcool y est étroitement surveillé par un agent de sécurité quand le directeur se refuse à tout commentaire. « On parle déjà assez de nous en ce moment avec le travail du dimanche mais ce que je peux vous dire, glisse-t-il tout de même, c'est que des concurrents voisins n'ont pas suivi, il aurait donc été bête de ne pas vendre. » Voisin ? Claire allusion au Carrefour Market de la rue Gambetta qui, bizarrement et sans explication - là aussi on invoque « un patron pas disponible » - ne s'est pas mis au diapason de son grand frère d'Euralille, où les étalages concernés sont strictement fermés depuis 15 h.

Résultat, la « sortie sans achats » ne désemplit pas de jeunes adultes visiblement pas au courant de la décision de l'hypermarché. C'est le cas de ce groupe d'étudiants caennais. « On est un peu surpris mais on devrait trouver ailleurs non ? » S'ils le disent... •

DJAMEL MEZINE

> Hier, vers 23 h 30, la police municipale avait fait plusieurs rappels à la loi : deux à des particuliers qui vendaient sans licence ; six autres concernaient des épiceries ou fast-foods (quartiers de la gare et du Vieux-Lille) qui vendaient de l'alcool après les 22 h fatidiques.

source : la voix du nord

Les arrêtés ne valent rien si ils ne sont pas suivit de sanctions.
Il aurait fallut verbalisés les personnes consommant de l'alcool sur la voie publique et les mineurs sortant avec de l'alcool.