Jean-Michel Houry, l'ex-patron de Brink's, entrepreneur de la sécurité

Jean-Michel Houry, l'ex-patron de Brink's, entrepreneur de la sécurité

À 59 ans, il repasse à l'offensive avec le holding Néo Sécurité.

En 2006, il avait claqué la porte de Brink's, excédé par l'absence de stratégie sur le Vieux Continent du groupe coté à Wall Street, et sa méconnaissance de la zone. Pendant huit ans, Jean-Michel Houry avait dirigé Brink's France, avant de reprendre l'Europe, avec également une casquette mondiale.

Depuis son départ, cet ESCP, de la même promotion que Jean-Pierre Raffarin et Michel Barnier, avait «mis le nez à la fenêtre», s'intéressant de près aux fonds d'investissement. À 59 ans, le voici désormais à la tête de Néo Sécurité, holding qui vient d'acquérir G4S France. Rebaptisée Néo Sécurité, la société, avec 220 millions d'euros de chiffre d'affaires et 7 000 salariés, peut prétendre au rang de n° 2 français de la surveillance humaine, derrière le suédois Securitas (13 % du marché). Le britannique G4S, coté au Footsie, a en effet fait le choix de se retirer du marché français. «G4S France, dont les actifs net étaient très largement négatifs, est après la reprise complètement à l'équilibre», explique le dirigeant, qui inscrit sa démarche sur le long terme. «Le but n'est pas de profiter en tirant sur la bête», lance ce grand gaillard de 1 m 90, qui a son franc-parler. Sa stratégie ? Réorganisation, croissance interne et pourquoi pas externe. «Nos 50 plus gros clients font 70 % du chiffre d'affaires », explique Jean-Michel Houry. Parmi eux, des banques, des sites industriels et aéroportuaires, des acteurs de la grande distribution, mais aussi la RATP, la SNCF ou encore l'Insead. «Contrairement à nos voisins en Europe, le marché français est très fragmenté, avec beaucoup d'acteurs régionaux», note-t-il. Quant aux acteurs nationaux, ils portent les noms de Securitas, «suédois d'obédience anglo-saxonne », et de Brink's. Actionnaire majoritaire de Néo Sécurité, aux côtés de dix autres actionnaires français, Jean-Michel Houry entend bien s'engouffrer dans la brèche. Il milite également pour un encadrement réglementaire de la profession plus strict dans l'Hexagone. «Il y a en France un manque de contrôle qui donne lieu à d'importantes dérives, à commencer par le travail au noir.»

source : lefigaro.fr