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 La France compte toujours 647 sites industriels à haut risque

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MessageSujet: La France compte toujours 647 sites industriels à haut risque   La France compte toujours 647 sites industriels à haut risque Icon_minitimeSam 28 Mar 2009 - 6:43

La France compte toujours 647 sites industriels à haut risque

La sécurité des 1 204 installations industrielles à risque s'est-elle dégradée, plus de sept ans après la catastrophe d'AZF ? On pourrait le croire, après le coup d'éclat des associations environnementales, mardi 3 mars : elles ont boycotté la réunion du Conseil supérieur des installations classées, dénonçant une réforme assouplissant le régime d'autorisation de ces installations.

Le 10 juillet 1976, un réacteur explosait à l'usine chimique Icmesa, sur la commune lombarde de Meda. Un nuage se formait, poussé par le vent vers quatre villes voisines, dont Seveso.

L'usine ne sera fermée que huit jours plus tard, après que plusieurs morts d'animaux et quelques intoxications ont été constatées. Le nuage était chargé en dioxines.

Environ 70 000 têtes de bétail durent être abattues, mais aucun décès humain ne fut à déplorer. Des troubles endocriniens ont cependant été relevés des années plus tard chez des enfants de mères ayant vécu dans la zone contaminée.
"La réforme en cours, qui a été avalisée par le plan de relance, est inacceptable, affirme Marc Sénant, expert du risque industriel chez France Nature Environnement (FNE). Elle supprime dans un grand nombre de cas les enquêtes publiques et les études d'impact ou de danger." Les associations dénoncent aussi le retard de réalisation des plans de prévention des risques technologiques (PPRT) : seulement cinq de ces plans ont été adoptés, bien que 421 étaient censés l'être avant juillet 2008 !

Cette polémique se produit alors qu'au procès de l'explosion de l'usine AZF, qui s'est ouvert le 23 février, les témoins ont commencé à raconter les instants qui ont suivi la catastrophe. Le 21 septembre 2001, celle-ci avait fait 31 morts et des milliers de blessés.

Pour les associations environnementales, les leçons d'AZF n'ont pas été tirées : "En 2003, une loi, dite Bachelot, a été adoptée, dit Marc Sénant. Sur le papier, elle représentait un vrai progrès en matière de prévention des risques technologiques. Sauf que, pour l'essentiel, elle est restée sur le papier."

Le cas des PPRT est exemplaire : la loi prévoyait que les installations les plus dangereuses, dites "Seveso seuil haut", en référence à la directive européenne sur les usines à risque, devaient mettre au point ces plans, comprenant les scénarios d'accident, les mesures de prévention, les aménagements urbanistiques nécessaires - et pouvant aller jusqu'à l'expropriation des riverains les plus exposés.

"C'est que la démarche est très complexe, se défend-on au service des risques technologiques du ministère de l'écologie. On s'est rendu compte qu'il fallait mettre au point une nouvelle méthodologie, examiner une foule de détails, et élaborer des référentiels communs pour des installations comparables. Tout cela a pris beaucoup plus de temps que prévu. On n'en est sorti que depuis environ un an." En janvier, le ministre Jean-Louis Borloo a écrit aux préfets pour leur demander d'accélérer ces PPRT, avec pour objectif d'en avoir adopté environ 300 fin 2010.

Mais il faudra aussi passer à la caisse : le coût global de ces plans devrait atteindre 3 milliards d'euros. Dont une partie servira à financer les expropriations des riverains, la dépense étant partagée entre l'Etat, les industriels et les collectivités locales. Dans d'autres cas, les PPRT imposeront des mesures de précaution chez des riverains plus éloignés (renforcement des cadres de fenêtre, par exemple), ces frais restant à la charge de ceux-ci.

Les associations dénoncent aussi l'effectif insuffisant d'inspecteurs des installations classées : ils ne seront que 1 210 fin 2009, alors que toutes les parties s'accordent pour reconnaître qu'il en faudrait au moins 1 500.

Mais c'est sur une autre réforme que se focalise le courroux des écologistes : le changement du régime d'autorisation concernant les installations classées. Si 1 204 sites industriels sont considérés comme potentiellement dangereux, on compte environ 51 000 usines, carrières, décharges ou gros entrepôts présentant un risque bien moindre, mais qui requièrent une autorisation préfectorale. Par ailleurs, environ 450 000 installations sont simplement soumises à déclaration.

Une simplification des procédures a été votée dans le cadre du plan de relance : "Il s'agit, pour environ 10 000 installations parmi les 51 000, de remplacer des études au cas par cas par la vérification que la réglementation est bien respectée, explique-t-on au ministère. Par exemple, les entrepôts suivent des normes assez standardisées, et il n'est pas vraiment utile de suivre pour chacun une procédure détaillée, avec enquête publique."

L'argument ne convainc pas les écologistes : pour Gilles Huet, de l'association Eaux et rivières de Bretagne, "nous ne pouvons accepter un tel recul de la concertation, de l'information et de l'évaluation des risques sanitaires et environnementaux".

La gestion du risque industriel n'est donc toujours pas consensuelle. Le nombre d'accidents semble pourtant assez stable : la base de données Aria, tenue par le ministère de l'écologie, recense 1 216 événements en 2007, dont une quinzaine ont entraîné des morts. Mais ce dernier chiffre est reparti à la hausse depuis 2005, quand dix décès avaient été recensés. Une dégradation n'est donc pas à exclure.

L'évolution des conditions de travail peut également jouer un rôle, comme le soulignent les syndicats : "La sécurité est très liée à la compression des effectifs, au recours à la sous-traitance, au stress", assure Jean-Noël Colas, de la Fédération CGT de la chimie.

"La question du risque est souvent abordée du strict point de vue technologique, alors qu'il faut aussi analyser l'organisation du travail au quotidien, confirme Raphaël Thaller, du cabinet d'expertise Cidecos. On a, par exemple, assisté à une montée régulière de la sous-traitance dans l'industrie chimique, ce qui génère des risques spécifiques. Et il est clair que les conditions de travail se sont dégradées dans les années récentes."

De l'utilité des procès : prévu pour durer quatre mois, celui d'AZF devrait relancer le débat sur la prévention des risques industriels et technologiques.

Hervé Kempf
source : lemonde.fr
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