Les sociétés de sécurité en flux tendus

Les sociétés de sécurité en flux tendus

Depuis le début de la semaine, l’activité ne manque pas dans les sociétés de sécurité et de gardiennage, qui ont appelé des agents en renfort pour répondre à la demande des établissements accueillant du public.

Hier, ils étaient près d’une trentaine à assurer la sécurité, jour et nuit, devant le Jumbo Score du Chaudron. Aux effectifs de la Brink’s se sont ajoutés une vingtaine d’agents de la Brigade de sécurité privée océan Indien (BSPOI), appelés en renfort par la direction de l’hypermarché suite aux incidents qui ont frappé le quartier mardi. “Quand les casseurs sont arrivés mardi après-midi, des agents sont partis en courant. Ils ne pouvaient rien faire face à la foule”, témoigne cet agent de la BSPOI, l’un des rares qui ait accepté de communiquer. Depuis cette journée d’émeutes, la situation s’est relativement calmée. Mais reste tendue. “Si nous n’avons pas été attaqués hier soir (avant-hier soir, NDLR), c’est par rapport à l’effet de masse et aux chiens, estime-t-il. Cela dissuade les gens. La journée, nous avons quand même beaucoup de provocations. Certains viennent nous voir et nous disent : on va revenir ce soir, et on sera armés.” Dans cette entreprise d’une trentaine de salariés permanents, tout le monde est mobilisé. Depuis le début de la semaine, la direction de la BSPOI a fait appel à une vingtaine d’agents professionnels supplémentaires (avec diplôme et agrément préfectoral) pour permettre d’assurer les rotations des équipes dans les établissements accueillant du public. “En 48 heures, je suis rentré une seule fois chez moi pour prendre une douche, continue l’agent. On se relaie sur place pour se reposer quelques heures, et on reprend le travail.”

Des heures sup’, mais…

Le marché de la sécurité n’avait pas connu une telle demande depuis longtemps, pour le plus grand bonheur des quelque 180 entreprises répertoriées à La Réunion. Les 250 agents de Cops sécurité, l’un des leaders du marché, sont également tous sollicités. “On a envoyé des renforts chez nos clients, essentiellement dans les grandes surfaces et les concessions automobiles, explique son directeur général Jean-Luc Douté. Là où nous avions un seul agent, il y en a désormais deux, et nous envoyons cinq agents quand il n’y en avait que deux.” Et en cette période de forte activité, les heures supplémentaires des agents risquent de s’accumuler. Le “travailler plus pour gagner plus” n’a jamais aussi bien fonctionné… Mais avec une majoration de 25% pour les huit premières heures sup’, puis de 50% au-delà, cela n’est pas forcément du goût des patrons. “Ce n’est pas forcément une bonne opération, estime Jean-Luc Douté. Nous allons essayer de maintenir nos agents à 151 heures de travail mensuel en les mettant au repos en fin de mois, si c’est possible.” Depuis le début de la semaine, l’entreprise de sécurité a même refusé des demandes supplémentaires de gardiennage. “Nous avons fait plaisir à nos clients permanents en envoyant des renforts, mais on ne va pas en prendre d’autres pour perdre de l’argent…”

Julien Cinier


“On souffre en silence”

“Mardi soir, deux gars du Port sont arrivés chez nous en 4x4 pour nous proposer d’assurer la sécurité en échange d’un peu d’argent. Bien sûr, j’ai refusé. J’ai déjà mes propres agents sous ma coupe, c’est leur métier, ils ont une licence pour ça. Et ils connaissent beaucoup de monde dans le quartier.” Ce gérant d’une station-service située dans les alentours du Chaudron est en alerte depuis jeudi dernier, première journée de grève. Chaque jour, il collecte des informations dans le quartier : selon les rumeurs qui circulent, son commerce serait dans le viseur des casseurs. Il a craint le pire mardi en fin d’après-midi quand une horde de motos et de scooters a fait irruption sur son parking, avec des intentions tout autres que de faire le plein. Aussitôt, les employés se sont réfugiés à l’intérieur, à l’abri derrière le rideau métallique. Et il a aussitôt doublé ses effectifs de sécurité. Six personnes se sont relayées toute la nuit durant, jusqu’à la réouverture, le lendemain matin à 5 heures. Des clients et des amis sont également venus leur proposer de l’aide spontanément, certains avec des chiens. “La nuit a été très chaude, et très longue. Heureusement, les casseurs ne sont pas passés à l’action. Nous avons doublé nos effectifs. La nuit dernière (de mardi à mercredi, NDLR), il y avait encore une équipe de quatre agents professionnels en poste à l’extérieur.” En espérant une accalmie rapide, ce gérant commence déjà à sentir les premiers effets au niveau comptable. “Nos clients habituels ne viennent plus. Notre chiffre d’affaires a été divisé par deux. Nous, on souffre en silence.”

source : clicanoo.com

donc, c'est là bas qu'on doit aller pour du taf....

combien d'emploi perdu à la fin du conflit..... tout secteur condondu

A la reunion....je te laisse y aller...niveau boulot en secu j'entend..
Seule la brink's tiens la route sur le département.