France 3, mortelle butée

France 3, mortelle butée

Yohan travaillait comme agent de sécurité à France 3 Aquitaine. Il est mort le 28 octobre 2004 peu après 23 heures. Écrasé par les 430 kg d'un portail coulissant qui a basculé sur lui. Ce soir-là, la barrière automatique qui ouvre l'accès aux locaux de la rue Ernest-Renan était à nouveau en panne, et c'est en la manoeuvrant à la main avec l'aide d'un collègue que le jeune homme de 26 ans a été tué. Il était père d'une petite fille de 18 mois.

Yohan est mort bêtement. À cause de l'absence d'une butée de sécurité. Une banale pièce de métal qui empêche le vantail de sortir de son rail en bout de course. Quand le site de France 3 avait été réaménagé quinze mois plus tôt, il était bien prévu d'équiper le nouveau portail d'une butée centrale. Mais France 3 avait refusé au motif que cela risquait de gêner l'évolution de ses camions. Ensuite ? Rien. Aucune autre solution n'avait été mise en place par le maître d'oeuvre et les diverses entreprises chargées du chantier. Et tous se sont retrouvés hier devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour y répondre d'homicide involontaire.

L'instruction a mis en lumière ce que le procureur de la République, Marianne Domenach, a appelé « une chaîne de négligences, voire d'incompétence ». « Tout le monde a vu qu'il manquait une butée au portail et personne n'a rien dit ni rien fait », dénonce-t-elle. Y compris le bureau Veritas qui certifiera les travaux « sans réserve » et sans vérifier tous les éléments de sécurité.

à qui la responsabilité ?

Mais au « tous responsables, tous coupables » de l'accusation (qui a requis des peines d'amende entre 10 000 et 20 000 euros, plus la publicité du jugement), répond le « c'est pas moi, c'est les autres » de la défense. Chaque avocat a plaidé la relaxe pour son client. France 3 se défausse sur son maître d'oeuvre, l'architecte Nicolas Rageneau, qui lui-même pointe la responsabilité du fabricant du portail, A2M, qui à son tour met en cause Otis à qui avait été sous-traitée l'automatisation... Quant au bureau Veritas, il n'est pas plus coupable que les autres puisqu'il ne pouvait pas savoir qu'il manquait un dispositif de blocage.

La compagne de Yohan s'est constitué partie civile. Son avocat, Benoît Deffieux, ne voit pas la moindre fatalité dans ce drame qui était « inévitable » : « On a fait passer le confort des véhicules avant la sécurité des hommes ».

Le tribunal, présidé par Caroline Baret, rendra son jugement le 15 décembre.

source : sud ouest.com

c'est une honte... je suis choquée par cette affaire

Comme quoi, un petit détail peut tout faire basculer, et c'est comme ça tous les jours dans notre métier !

véritas est encore plus responsable que les autres dans cette histoire puisque c'est eux qui doivent certifier la sécurité technique des locaux

Tout le monde a fermé les yeux sur ce problème, donc ils sont tous coupables ! pas de pitié !!!!

Administrateur a écrit:

..... Marianne Domenach, a appelé « une chaîne de négligences, voire d'incompétence ». « Tout le monde a vu qu'il manquait une butée au portail et personne n'a rien dit ni rien fait », dénonce-t-elle. Y compris le bureau Veritas qui certifiera les travaux « sans réserve » et sans vérifier tous les éléments de sécurité......

Je pense que c'est là ce qu'il faut retenir de ce douloureux accident, au-delà de la dangerosité quotidienne de tout métier, qui est coupable de négligence l'est le plus souvent par incompétence car la compétence ce n'est pas seulement disposer de la connaissance, trop souvent limitée à la conquête d'un diplome de chiffon, mais avoir compris, et avoir pleinement conscience, que l'attention doit être mobilisée en permanence et pour la plus humble des tâches car il n'y a rien d'innocent, ni de banal, dans la conduite d'un travail à plus forte raison quand il s'agit de mettre en oeuvre les conditions de la sécurité de tous et surtout d'autrui qui nous en confie la responsabilité.
Tout risque détecté doit avoir une réponse immédiate car le danger est alors avéré.

tout mes condomleance a la famille