[Divers] - un secouriste qui craque... ça arrive

Un collègue semble aller mal après une inter sur un renfort au rugby de mercredi. Il extériorise, c'est déjà ça. Evidemment on est avec lui pour le soutenir.

ne le laissait pas seul, et parlez lui, c'est très important. Ne lui faites aucune critique sur sa réaction. Chacun réagit différement selon les situations, son expérience, sa mentalité, et son état physique et psychique du moment.

Pas de souci pour ça david40 on est vraiment avec lui, on lui parle. Sur l'inter il a fait son boulot comme il faut, nickel. C'est après qu'il a commencé à ressasser. Il nous dit que ça va, mais on voit bien que ça le fait un peu tourner en bourrique. Il nous parle de ce qu'il s'est passé, il extériorise, ça lui fait du bien. A la réunion mensuelle de jeudi, il a décidé de lui même d'en parler à tous les autres secouristes, en prétextant le faire pour insister sur le fait qu'on doit vraiment bien connaître la place du matériel si une grosse inter arrive (certains de notre deleg ont tendance en ce moment à avoir une confiance aveugle en ceux qui font les lots, et ne regardent pas où est telle chose). Mais on sait bien que c'est aussi pour éviter de ressasser tout seul dans son coin. Quant aux critiques on ne lui en fait évidemment pas, d'autant plus qu'il a très bien réagi sur l'inter.

Florence a écrit:

les + : j'ai pu dormir ce matin, j'ai réarmé les lots de secours de ma deleg locale, dans une bonne ambiance, je suis officiellement DLUSA chargée de l'animation des équipes

les - : hier soir j'ai passé une radio, après m'être explosée l'index de la main droite (suis droitière), bilan : une belle entorse avec à un endroit, l'os qui s'est effrité. Rien de bien méchant c'est juste embêtant. Un collègue semble aller mal après une inter sur un renfort au rugby de mercredi. Il extériorise, c'est déjà ça. Evidemment on est avec lui pour le soutenir.

C'était quoi comme inter,car je ne vois pas au rugby ce qui peut remuer un secouriste,a la rigueure si je jouais je comprendrais,mais la... mort de rire

Bea a écrit:

C'est balot en tant que DLUSA c'est pour toi de faire du MSSP pour tes collègues

Ca me dérange pas, du moins pour l'instant .

BOUNTYKILLER : Ils ont dû réanimer un spectateur, ils l'ont "fait repartir" et juste après rebelote : plus de pouls. Encore réa, SAMU et tout le tralala, finalement ils ont réussi à de nouveau le faire revenir, mais apparemment le gars s'en serait pas sorti, tu m'étonnes y a eu plus d'une heure de réa d'après ce qu'il dit. Ca l'a secoué surtout pcq il a des soucis dans sa vie perso je pense, notamment ses 2 parents qui vont bientôt rendre l'âme aussi (père : coma, mère : cancer généralisé). Je pense qu'il a fait le rapprochement entre son inter et ses problèmes. Il est en ce moment plutôt sensible.

C'était sa 1ère RCP en plus.

Effectivement.

Ok Bea je retiens ton conseil merci .

BOUNTYKILLER a écrit:

C'était quoi comme inter,car je ne vois pas au rugby ce qui peut remuer un secouriste,a la rigueure si je jouais je comprendrais,mais la... mort de rire

Réponse:

david40 a écrit:

. Ne lui faites aucune critique sur sa réaction. Chacun réagit différement selon les situations, son expérience, sa mentalité, et son état physique et psychique du moment.

Il n'y a donc aucun jugement à porter sur sa façon de réagir à ce moment là. Ca se trouve, il aurait réagit différement si cela c'était passé un autre jour

Bea a écrit:

Conseil d'une vieille et d'une ancienne DLUSA... si il ne remonte pas la pente reformez le c'est difficile mais le garder sur le terrain risque d'être dangereux

Nous, on en parle, et une fois qu'il dit "ok", on le remet en selle. C'est comme le vélo, une fois tombé, faut remonter. Bien sur, on le surveille

c'est aussi le cas pour 95% des volontaires chez les SPV, tu sais.

Mais nous, on fait plus d'inter su personnee. Donc, on acquiére peut être un certain recul

Ca dépend des caractères, du contexte, de l'inter, pas forcemment du fait qu'il soit SP ou secouriste associatif.

Il y a plusieurs manières de réagir devant quelque chose d'inhabituel, et de grave. Et on a pas tous la même "jauge" de gravité.

On peut y prendre à la dérision, s'effondrer devant tout le monde, se mûrer dans son silence, faire comme si de rien était,...

c'est ce que j'ai dit plus haut. Mais le facteur "expérience" joue aussi pour beaucoup, Florence.

Je propose que nous laissions maintenant de côté le fait que le terme "secouriste" dans le titre désigne ou non un SPV, un SPP ou encore un secouriste d'une association de secourism e. Ou alors en en parlant calmement sans se lancer dans une gueguerre entre "clans" comme le dit Béatrice .

Quelques pistes pour approfondir le débat initial :

Si un secouriste sent qu'il va craquer (pour une raison ou pour une autre) : quelle devrait être sa démarche ? Prendre sur lui jusqu'à la fin de l'inter par exemple et prendre le risque que ça craque pour de bon ? Ou partir en prévenant le responsable (CI par exple), en faisant chambouler l'équipe et la suite de l'intervention ?

Si vous voyez un secouriste craquer ou sur le point de craquer : quelle sera votre réaction ?

Bea a écrit:

Ensuite les secouristes qui ont déjà un peu d'expérience, connaissent leur limites et les inters difficiles à digérer.

Concernant ta dernière question, à une époque, les anciens prenaient les petits jeunes sous leur aile et les accompagnés jusqu'a ce que ça aille mieux... tout à bien changer malheureusement.

Malgré ce que diront certains, chez nous, les SPV, on continu à s'occuper des jeunes et à y faire gaffe. C'est primordial

c'est triste ce qui lui arrive ,je suis pas secouriste et j'y connais rien (sa devrias etre obligatoire dans notre metier et faire partie des formations).

le pauvre type a ses parents en fin de vie et sur une premiere rea sa fonctionne pas ,il a du faire vite un raprochement et certainement imaginer ses prents a la meme place si en plus il a tendance a etre tres emotif sa doit pas arranger les choses .

faudrai peut voir a l'envoyer voir un psycologue pour l'aider sa pourrais lui faire du bien et surtout le soutenir comme c'est deja le cas ,je sais que j'aimerai pas etre seul dans sa situation comme je ne laisserai jamais quelqu'un dans une tel situation sans essayer de l'aider .

Oups je peux que passer en coup de vent là, j'ai réunion mensuelle à 20h30.

Je verrais donc de nouveau Philippe, j vous tiens au courant !

Oui exact je n'avais pas prévenu les autres de ce qu'il était advenu.

Du point de vue de l'inter, Philippe va beaucoup mieux. Ce n'est plus un "poids" pour lui.

Par contre, l'état de ses parents s'aggravant, du jour au lendemain l'un des 2, voire les 2, peut(vent) venir à nous quitter. Sa mère en a maintenant pour 3 mois, son père pas mieux...:goutelette:

Philippe tient le coup mais on le surveille vraiment, tout en étant évidemment là pour lui surtout en cas d'évolution négative . J'en ai parlé avec qq membres de la direction locale, on se tient prêts à agir. On en pense que pour le moment il va bien, il tient vraiment le coup, il est solide. Mais on a peur que ça ne soit plus le cas pendant un (peut-être petit) moment, si ses parents viennent à le quitter. Mais Philippe ayant quand même une solide expérience de la vie (il a notamment été lourdement atteint lors d'un AVP, il s'en est sorti avec sa force de caractère), il ne fera jamais la bêtise de se faire du mal ou d'en faire aux autres. Mais on le soutient bien évidemment, et on le surveille !

Chez nous on as fait des iniciations a la psychologie, et pour ce qu'il en as resulté, c'est d'ecouter beaucoup la victime et de l'accompagner petit a petit a faire le deuil de son problemme, il y as plussieurs façons d'apres la perssonnalité de la perssonne et du vecu et caractere.
En contre partie quand il s'agit de nous c'est autre chose, en effect si je dois intervenir sur un proche il me faut un laps de temps pour me ressaisir, et quant j'etait a l'attentat de st michel (en tant que MC de la ratp) 2 choses sont restes gravés en moi meme maintenant je revois les images.
Un brancard avec une couverture, un SP en larmes et un bras qui tombe a mes pieds, je n'ai pas pus dormir pendant une semaine et quand j'y repense c'est comme si j'y etait encore hier.
Il as fallut la presence de mes proches pour m'aider a surmonter ce passage.

Pour information, le secouriste dont je parlais va mieux .

bon, tant mieux.... mais à surveiller encore