Retour du risque pour les convoyeurs de fonds

Retour du risque pour les convoyeurs de fonds

Le ministère de l’Intérieur envisage de remettre en cause les dispositions censées sécuriser le transport de fonds.

« Le ministère de l’Intérieur programme la mort des convoyeurs », tempête jacques Charles, retraité de la Brink’s mais toujours porte-parole des convoyeurs de fonds au sein de la branche Route. À l’origine de ce coup de gueule, deux projets de décrets remettant en cause un ensemble de dispositions destinées à mieux sécuriser le transport de fonds. Si la copie n’est pas revue, la CFDT est déterminée à appeler les convoyeurs à la mobilisation. Message transmis Place Beauvau, où les organisations syndicales sont conviées mercredi.
En fait, le ministre tente de reconsidérer deux décrets de l’année 2000. Ceux-ci résultaient d’un compromis obtenu au terme d’un conflit déclenché après plusieurs attaques où des salariés avaient trouvé la mort. Ils prévoyaient des mesures de sécurité supplémentaires et, en particulier, une meilleure protection des agences bancaires. Cette dernière disposition a fait l’objet de fortes réticences de la part des banques, qui ont toujours rechigné à engager les travaux nécessaires et ont obtenu un délai supplémentaire jusqu’à fin 2003. Délai qui, manifestement, ne sera pas tenu.

Polémique autour des véhicules banalisés. Selon Jacques Charles, les pouvoirs publics semblent très sensibles aux pressions des banques. Ces dernières cherchent en fait à obtenir des modifications de l’organisation du transport de fonds et une baisse de son coût. En généralisant, par exemple, les véhicules banalisés équipés de nouvelles technologies censées rendre les billets inutilisables en cas d’attaque.
Une première consultation des organisations syndicales et des professionnels par la mission interministérielle, mise en place par l’actuel ministre de l’Intérieur, avait, au printemps, rassuré les syndicalistes. Il avait été entendu que la “ valise intelligente ” (elle détruit les billets en cas d’agression) constituerait un moyen de dissuasion venant en supplément des fourgons blindés, l’utilisation du véhicule banalisé demeurant exceptionnelle. Or, d’après certaines indiscrétions, cette garantie ne serait plus de mise aujourd’hui. Dans ces conditions, les convoyeurs craignent à nouveau pour leur sécurité.n

Philippe Réau CFDT