La complicité, par Henri PETRY

La complicité, par Henri PETRY

S’il y a un domaine du droit qui est méconnu et qui mériterait que certains s’y
intéressent, c’est bien la complicité.

Dans l’esprit populaire, l’idée générale qui domine est qu’un complice, c’est celui
qui aide un autre à tuer ou à voler. C’est plus subtil.

Dans le domaine de la sécurité privée, il est heureux pour certains qu’il n’y ait pas plus de
contrôle. En effet, prenons le cas des agents. Il n’est pas rare que certains acceptent du travail non
déclaré ou travaillent avec des collègues armés, de Tonfa, certes mais d’une arme de 6ème
catégorie tout de même, quand il ne s’agit pas d’une arme de poing ou d’un fusil de chasse. Ou
encore, qu’eux soient armés.

Dans les discothèques, des agents acceptent d’interdire l’entrée à certaines catégories de clients
ou se prêtent au jeu du « physionomiste ». Dans les grandes surfaces, les issues de secours sont
encombrées mais ce n’est pas le problème de l’agent. Il est vrai que leur patron pourrait leur
donner tord.

Certain patron de sociétés de sécurité, sous la pression de la guerre économique, accepte cet état
de fait. Il accepte que ce soit le client qui lui explique ce qu’il doit faire et les moyens à
employer. Dans certains cas, il donnera raison au client malhonnête contre son agent trop
scrupuleux.

Malheureusement, dans le domaine très vaste de la sécurité et de la sûreté, pour « grappiller » et
souvent, pour s’en mettre pleins les poches, on n’hésite pas à jouer avec la vie des gens. On peut
rappeler le bâtiment de Roissy, le drame du Hazel, ou encore Furiani.

J’espère que les coupables et leurs complices, car ce sont bien des complices au regard de la loi,
ne dorment pas trop bien.