Grève des dabistes à partir de vendredi

Grève des dabistes à partir de vendredi

Le millier de dabistes, employés chargés de la maintenance et de l'alimentation des distributeurs de billets (DAB), sont appelés à faire grève à partir de vendredi pour obtenir une meilleure prime de risque face à la recrudescence des agressions dont ils font l'objet.

A l'avant-veille du dernier grand week-end de courses et d'achats de Noël, l'intersyndicale CFDT-FO-CGT-CFTC-CFE/CGC-FNCR a appelé à un mouvement de grève illimité, à l'issue d'une "réunion de la dernière chance" avec le patronat au ministère des Transports.

"En 24-48 heures, tout sera bloqué" a prédit l'intersyndicale.

Les dabistes, employés par les sociétés de transport de fonds (Brink's, Loomis, Prosegur...), chargent les DAB depuis les coffres des agences bancaires. L'intersyndicale réclame l'alignement de leur prime de risque, de 72 euros mensuels actuellement, sur celle des convoyeurs de fonds employés par les mêmes sociétés, d'un montant de 233 euros.

Les convoyeurs alimentent eux les agences et les grandes surfaces et récupèrent également leurs recettes.

Sur quelques 50.000 distributeurs automatiques en France, 20.000 sont gérés par les sociétés de transport de fonds, et 30.000 par les banques elles-mêmes.

"Nos clients seront à même de prendre les mesures qui s'imposent" face à la grève, "toujours dommageable", a assuré Robert Monti (Fedesfi, patronat).

Lors des négociations salariales, la Fedesfi a proposé pour l'ensemble des personnels une revalorisation de 8,16 à 10,77% des grilles, qui n'avaient pas été augmentées depuis 2006.

Jeudi, elle a accepté de porter la prime de risque des dabistes à 130 euros en 2010, contre 110 euros dans ses dernières propositions.

De plus, "sous l'égide du ministère de l'Intérieur, nous souhaitons travailler sur une évolution réglementaire" et que les dabistes "travaillent à bord de nos véhicules avec des personnes armées", a proposé M. Monti, précisant qu'alors, les primes des convoyeurs et dabistes seraient alignées.

Cette évolution se mettrait en place "prioritairement" dans les "périmètres criminogènes" c'est-à-dire d'abord en Ile-de-France et dans les zones où se produisent le plus d'agressions.

Entre début 2009 et fin septembre, 55 attaques de DAB se sont produites, soit le même nombre que pour toute l'année 2008, selon la police. 20% sont des attaques directes de dabistes. La plupart du temps, les malfaiteurs lancent des véhicules contre les agences et leurs locaux sécurisés.

Les dabistes travaillent "la peur au ventre" et attendent "une reconnaissance de leurs difficultés", d'après les syndicats.

Mais ce qui leur est soumis serait un "nouveau métier", ont-ils réagi, notant que les dabistes "opèrent seuls, en civil, sans arme, circulent dans des véhicules banalisés" entre les agences et ils travailleraient alors comme les convoyeurs, "armés et en uniforme".

"Une nouvelle fois les organisations syndicales sont mises devant le fait accompli" face à ces négociations "en catimini" avec le ministère, a tempêté l'intersyndicale, dénonçant un "chantage patronal opposant sécurité et salaires".

"Le secteur risque de s'enflammer", les convoyeurs pouvant rejoindre le mouvement, a ajouté la CFDT.

La Fedesfi a dit rester "ouverte" au dialogue et compter que les syndicats aient "un peu de raison". Elle a fait valoir que le ministère de l'Intérieur avait prévu des consultations sur les évolutions réglementaires dans la 1ère quinzaine de janvier.

Les syndicats espèrent pour leur part que "le ministère des Transports et Fedesfi se réveillent, même ce week-end".

source : l'express.fr

Fin de grève chez les dabistes.

Les agents en charge de l’approvisionnement des distributeurs automatiques de billets de banque, les dabistes, ont mis fin à leur mouvement de grève. Ils ont obtenu une revalorisation de leur prime de risques. Mais ils restent plus exposés aux attaques que les convoyeurs de fonds.
“Un accord honorable”. C’est ainsi que l’un des cinq syndicats de dabistes qui appelaient à la grève depuis vendredi (CFDT-CFTC-CFE/CGC-FNCR-FO) a qualifié le texte signé ce mercredi avec le patronnant du secteur sous l’égide du ministère des Transports. Les dabistes menaçaient de pénurie d’argent liquide, mais le mouvement n’a jamais vraiment eu de retentissement.

Les dabistes, ce sont les agents qui approvisionnent 40% du parc des 50.000 distributeurs en France, le reste étant directement alimentés par les banques. Ils se distinguent des convoyeurs de fonds : ils ne sont notamment pas armés et circulent dans des véhicules banalisés. Mais ils estiment faire face aux mêmes dangers, sans les protections et les instruments de dissuasion, donc.

Les dabistes demandaient donc une augmentation de leur prime de risques, ce qu’ils ont obtenu. Elle passe de 73 à 140 euros par mois en janvier, puis à 150 à partir de juillet. L’accord reprend des propositions du patronat (Fedesti). Il représente une revalorisation qui n’avait pas eu lieu depuis 2006, sans aller jusqu’à l’alignement sur les convoyeurs, qui touchent 233 euros de prime de risques.

Par contre, sur l’amélioration de leurs conditions de sécurité, les convoyeurs n’ont pas eu gain de cause. Patronnat et syndicats doivent toutefois se retrouver en janvier pour aborder le problème.

En 2009, selon Patrick Lagarde, président de la Fedesfi et Pdg de la Brink’s, 61 attaques contre des distributeurs ou des dabistes ont été recensées, ayant fait quelques blessés légers mais avec des risques potentiels importants. Ce chiffre constitue un record historique depuis l’apparition de cette forme de criminalité, il y a une dizaine d’années
Les attaques de convoyeurs sont moins nombreuses mais plus violentes, précise Patrick Lagarde. “Il faut trouver un autre mode opératoire pour les dabistes, car l’actuel a montré ses limites, au moins dans les zones à risques, on a rajouté des équipements mais il y a beaucoup trop d’attaques encore”, juge-t-il. Des attaques qui sont menées pour la plupart avec des voitures béliers. le ministère de l’Intérieur défend l’idée d’associer les dabistes aux convoyeurs, mais certains sont opposés au port d’armes, estimant que “les armes appellent les armes”.

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