Mixité. Mère et fille chez les hommes

Mixité. Mère et fille chez les hommes

Sandrine Pouliquen et sa fille Elisia Tuaatane travaillent dans des métiers traditionnellement occupés par des hommes. Elles sont respectivement agente de sécurité et garagiste.

Agente de sécurité. Mécanicienne. Depuis quelques années, un«e» s'est glissé à la fin de ces deux métiers, parfois considérés comme «des jobs de mecs». Une petite lettre qui doit son apparition à des femmes comme Sandrine et Elisia. Mère et fille, elles travaillent dans des métiers occupés par une majorité d'hommes. Sandrine, 40 ans, est agente de sécurité depuis 2004, tandis qu'Elisia, 18 ans, est en contrat d'apprentissage en mécanique, depuis un an.

«En première ligne en cas d'intrusion»

L'une comme l'autre ont peu decollègues femmes. «ChezSéris security, nous sommes une dizaine de femmes, pour270 hommes, dans le Finistère, les Côtes-d'Armor, etleMorbihan», explique l'Ignacienne Sandrine. De son côté, Elisia est la seule femme de sa promotion au CFA dePloufragan. La mère et sa fille n'ont jamais souffert d'être desfemmes dans un monde d'hommes. Après seulement unan d'expérience, Sandrine amême été promue chef d'équipe. «Je gère entre quatre et cinq gars. Audépart, c'était difficile, mais aujourd'hui tout se passe bien», confie la mère de quatre enfants, qui est chargée de surveiller unsite industriel de l'agglomération morlaisienne. Les patrons des sociétés de sécurité engagent volontiers des femmes. Ils apprécient leur patience et leur sens de la réflexion. «Cen'est pas un métier physique mais il ne fautpas avoir peur de travailler seule la nuit. Nous sommes en première ligne en cas d'intrusion ou d'incendie», confie Sandrine, qui pratique dessports de combat et du self-défense.

«Plus motivée que les garçons»

Recrutée par le garage Fiat deSaint-Pol-de-Léon, Elisia n'a jamais souffert de machisme. Son jeune maître d'apprentissage, Jérémy, l'a engagée sans apriori. «Quand elle était en stage chez nous, cet été, elle était plus motivée que les autres garçons», glisse-t-il. Les proches d'Elisia n'ont pas été surpris par le choix professionnel de la jeune Saint-Politaine. «Quand j'étais ado, je passais mon temps à bricoler mon scooter», explique-t-elle.

«Une grosse force de caractère»

Tout n'est pourtant pas rose pourSandrine et Elisia. Séparée de son mari, la maman est contrainte de travailler de nuit, leweek-end, jusqu'à douze heures d'affilée. «Les conditions detravail sont difficiles. Il faut une grosse force de caractère», confie Sandrine, qui ne voit pas souvent sa fille Coraline, 9 ans. De son côté, Elisia doit parfois subir les réflexions misogynes des garçons. «Mais ce n'est pas méchant», nuance la jeune mécanicienne qui, au contraire, tire parfois des avantages desaposition de femme. «Lesgarçons donnent plus facilement un coup de main à une fille pour soulever une pièce lourde!», sourit-elle. La mixité n'apas encore tué la galanterie.


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