La voix du Nord-Que s'est-il passé exactement dans le garage du centre commercial de la Liane le 21 juin dernier ? Pour l'heure, deux versions s'affrontent. Celle de Benaïssa Smai, un Boulonnais de 63 ans, qui accuse un agent de sécurité de l'avoir frappé dans le sous-sol du centre commercial. Et celle de l'agent incriminé et de son collègue, qui nieraient tout geste déplacé, d'après leur responsable, Cédric Bertin.
Problèmes cardiaques
Tout est parti d'une simple histoire de ticket de parking. Cet après-midi-là, Benaïssa Smai gare sa voiture au centre Liane pour aller chez le médecin. En revenant, il demande aux deux vigiles de lui valider la gratuité de son ticket. « Mais ils m'ont dit qu'il n'était plus valable », affirme-t-il. En fait, Cédric Bertin précise que ses agents ont refusé car il n'avait effectué aucun achat sur place.
Benaïssa Smai sollicite alors une employée de Carrefour, qui accepte de lui poinçonner son ticket. « Quand je suis repassé devant les vigiles, j'ai brandi mon ticket en leur disant : "Il est valable", explique-t-il. Puis je suis descendu à ma voiture. Je ne pensais pas qu'ils me suivraient. » Selon lui, un des agents lui aurait alors porté un coup de poing au niveau du coeur. Or, Benaïssa Smai souffre de graves problèmes de santé. Victime de deux crises cardiaques, il a été déclaré invalide à 75 %. Sous le choc, il aurait donc demandé aux agents d'appeler les pompiers. Mais il affirme avoir reçu pour toute réponse des propos à caractère xénophobe.
Le Boulonnais a finalement appelé lui-même les pompiers, qui l'ont transporté au centre hospitalier Duchenne. Sur place, un médecin a diagnostiqué une « contusion thoracique suite à un coup de poing », sans relever d'ITT. Benaïssa Smai a ensuite déposé plainte au commissariat de Boulogne.
Une seule caméra
À ce jour, l'enquête de police se poursuit. L'un des agents a été entendu, l'autre est encore en vacances. Mais pour Cédric Bertin - qui ne souhaite pas préjuger de l'issue de l'enquête -, leur version est claire : « Pour eux, il n'y a eu ni insulte raciale, ni coup, ni blessure.
Simplement, le monsieur, qui était très nerveux, a touché l'agent de sécurité alors qu'il n'avait pas à le faire. » Lequel l'aurait « repoussé en lui demandant de garder ses distances ».
Selon le responsable, la version du plaignant serait déjà contredite par la vidéo où on le voit passer devant le poste de sécurité avec son fameux ticket : « Il apparaît clairement qu'il leur a fait un bras d'honneur », dit-il. Les agents auraient donc cherché à avoir « une explication ». Mais comme aucune caméra ne filme l'intérieur du garage, difficile d'avoir le fin mot de l'histoire.
Pour l'heure, c'est donc la parole de l'un contre celle des autres. Dans le doute, en attendant l'issue des investigations, les deux agents ont été mutés sur un autre site.
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