Émoi autour du voile à l'aéroport

Émoi autour du voile à l'aéroport

L'affaire a failli passer inaperçue. Le 26 juin, un passager s'est présenté avec sa mère et son enfant de quatre ans au contrôle des billets, à l'aéroport de Nantes. La famille comptait embarquer sur le vol de 6 h 20 pour Monastir (Tunisie). Des agents de la société SGA, chargée de la sûreté aéroportuaire, ont demandé à la femme de retirer son foulard en public avant le passage sous le portique de sécurité. Elle a refusé de s'exécuter devant les autres passagers. Des tractations se sont engagées. La police de l'air et des frontières a été appelée en renfort. En vain. Finalement, la famille n'a pas pu embarquer. Adieu les vacances en Tunisie.
D'autres passagères ont vécu la même expérience. Aussitôt, la communauté musulmane s'en est émue. Le conseil français du culte musulman (CFCM) et la communauté turque ont alerté la préfecture. « Nous avons demandé au ministère de l'Intérieur de faire toute la lumière sur ces agissements qui ont choqué les femmes concernées, donnant lieu à des situations humiliantes pour certaines », indique le CFCM.

Le dispositif de sécurité est le même dans tous les aéroports français, et à l'approche des Jeux olympiques, les contrôles sont renforcés. Il prévoit plusieurs étapes, comprenant le passage du portique de sécurité, la palpation si nécessaire et la possibilité d'enlever chapeau ou foulard, en cas de doute. « Il y a toujours deux isoloirs à l'aéroport de Nantes, précise François Marie, directeur. Mais pour améliorer la fluidité du trafic (1), nous avons demandé aux passagers d'enlever chapeaux et foulards avant le portique. » Autrement dit, dans la file d'attente, au milieu de tous les passagers.

« C'est une maladresse, concède le directeur de cabinet du préfet. Nous l'avons aussitôt réparée. Les passagers doivent pouvoir enlever leur voile ou couvre-chef dans une zone privée, dans le respect de leur intimité. »

source : ouest france