Licenciement abusif ou non ?

Licenciement abusif ou non ?

SAINT-QUENTIN - Nassef Tarik a-t-il été licencié de manière abusive ? Habitué à ces problématiques, le conseil des prud’hommes va devoir de nouveau trancher.

Nassef Tarik a beau ne plus être salarié d'Audit Sécurité depuis près d'un an et demi (licencié le 7 novembre 2010, ndlr), il n'en a pas fini d'être lié juridiquement avec son ancienne entreprise.
Et pour cause : contestant son licenciement, il a décidé d'assigner son ancien employeur aux prud'hommes. Lors de l'audience qui avait lieu lundi matin, il s'est fait représenter par son avocate Alexia Delvienne.
Embauché comme agent de sécurité le mai 2007, Nassef Tarik a été confronté rapidement à des ennuis de santé, « une lombalgie et une sciatique », précise ensuite son avocate.
Après examen, la médecine du travail va d'abord plaider dans son cas pour une incapacité temporaire à travailler, avant de raviser son jugement en incapacité définitive.

Démission contre licenciement

Prenant acte de ce bilan médical, la société, après avoir convoqué deux fois son salarié pour évoquer avec lui les solutions possibles de reclassement - une obligation légale dans ce cas - décide de se séparer de son employé le 9 novembre 2010.
Au motif que celui-ci ne s'y est pas rendu. Jusque-là, les versions concordent entre la défense et la partie civile.
Là où elles divergent, c'est justement sur ces fameuses absences de Nasser Tarik à ces deux rendez-vous. Injustifiées et donc injustifiables, elles motivent le licenciement pour l'employeur qui évoque d'ailleurs une volonté de démission de la part de l'ancien salarié.
Pour l'avocate de Nasser Tarik, en revanche, il s'agit tout simplement d'un licenciement abusif sans cause réelle et sérieuse. « Mon client a fait savoir à chaque fois, à chaque convocation, à l'entreprise qu'il ne pouvait pas se déplacer par courrier. Elle était donc parfaitement au courant de sa situation. »
Une version seulement partiellement contestée par Issa Mama, avocat d'Audit Sécurité. « Nous n'avons reçu un avis médical attestant qu'il ne pouvait pas se déplacer qu'en mars, auparavant nous n'en avions aucune preuve. D'ailleurs, nous observons que le salarié a réussi à se déplacer jusqu'à la médecine du travail, récemment, un lieu qui n'est pas très loin du siège de notre société. »

L'ancien salarié réclame 17 000 €

Pour son client, celui-ci réclame donc que le contrat de travail initialement passé avec Nassef Tarik soit déclaré nul et va même jusqu'à réclamer la rétrocession de cinq mois de salaires, sous les yeux perplexes de certains juges.
De son côté, entre les congés payés, les indemnités, les dommages et intérêts… Alexia Delvienne réclame pour son client plus de 17 000 €. Le jugement sera rendu le 23 avril. La majorité des autres affaires examinées lundi ayant quant à elle été renvoyées ou radiées.

source : l'aisne nouvelle

C'est la parole de l'un contre la parole de l'autre mais les demandes de l'employeurs sont étonnantes : rendre nul un contrat alors que le prôblème ne vient pas de celui-ci et le remboursement par l'employé de cinq mois de salaires..je trouve ça audacieux.
Il y a peut-être des tords des 2 côtés,l'un qui ne se rend pas aux entretiens pour un éventuel reclassement et l'autre qui a précipité un licenciement...les Prud'hommes vont avoir du travail...