Bravo !

Nouvelle progression des effectifs de la CFDT


Pour la cinquième année consécutive, la CFDT a gagné des adhérents, a annoncé hier la centrale de François Chérèque. Selon ses calculs, elle comptait au 31 décembre dernier 851.601 membres, soit 18.493 de plus que douze mois avant. L'année 2010 ne tourne pas encore définitivement la page de la période noire, qui a vu la CFDT passer de 889.160 adhérents à la fin de 2002 à 817.934 à la fin de 2004, puis descendre encore jusqu'à 803.635 fin 2006, à la suite de la grave crise interne provoquée par le soutien de la confédération à la réforme des retraites de 2003. Mais les cinq années de progression qui se sont succédé depuis ont permis de regagner beaucoup de terrain : quelque 50.000 adhérents sur les 86.000 perdus, dont les quatre cinquièmes sur 2009 et 2010. A cette bonne nouvelle s'en ajoute une autre : toutes les fédérations, sauf les arsenaux de l'Etat, et toutes les régions, sauf la Corse, ont progressé l'an dernier.

Comparaison délicate
Il faut cependant se garder d'expliquer le phénomène par le comportement de la centrale dans le conflit des retraites de l'automne dernier. Ses conséquences sur les effectifs de la CFDT, comme des autres confédérations d'ailleurs, ne pourront réellement se lire que sur l'année 2011. Les statistiques publiées hier constituent plutôt un état des lieux d'avant conflit : celui d'un rythme de progression clairement positif, à 2,2 % après 3 % en 2009, même s'il est resté loin des 4 % qu'avait systématiquement dépassés la CFDT à la fin des années 1990. A première vue, la progression de 2010 est aussi inférieure à celle de la CGT. Selon le dernier état mensuel de syndicalisation, daté de mai, que « Les Echos » se sont procurés, les effectifs de la centrale de Bernard Thibault ont augmenté presque au même rythme que ceux de la CFDT en 2009, à + 3,2 %, mais un peu plus vite en 2010, à + 3,52 %. Mais la comparaison de ces évolutions est délicate car la CGT vient de centraliser sa collecte de cotisations, limitant leur rétention par les structures intermédiaires. En outre, la mécanique y est moins bien huilée qu'à la CFDT puisque même les chiffres de 2009 ne sont pas encore définitifs (669.407 adhérents).

Difficile cependant de prétendre que les troupes de François Chérèque sont beaucoup plus nombreuses que celles de la CGT. La CFDT comptabilise un adhérent dès qu'elle reçoit 8 cotisations mensuelles, alors que la plupart des adhérents sont en prélèvement automatique. En se basant sur 10 timbres réglés par an, on aboutit à un nombre d'adhérents similaire à celui de la CGT, mais plus féminisé (46,5 % contre 34 %), et certainement loin devant Force ouvrière, dont on attend toujours qu'elle fasse la vérité des chiffres sur ses effectifs.

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