L'Europe peine à s'accorder sur la sûreté aérienne

L'Europe peine à s'accorder sur la sûreté aérienne

Les Pays-Bas ont annoncé leur intention d'équiper certains aéroports avec des scanners corporels.

En l'absence de réglementation européenne, chaque pays est libre d'installer ou non des scanners corporels.

Le débat sur les scanners corporels divise profondément les Vingt-Sept. Jeudi à Bruxelles, les experts en sécurité aérienne de l'Union européenne ont souligné «la nécessité d'une approche européenne» face aux menaces sur la sécurité, y compris sur le sujet des scanners corporels. Leur réunion, programmée de longue date, n'était que consultative. Aucune décision n'était attendue. Mais une chose est sûre : sur un sujet aussi délicat que les scanners, trouver une ligne commune ne sera pas facile.

Il n'existe pour le moment aucune réglementation européenne en la matière, ce qui signifie que chaque pays est libre d'installer ou non des scanners dans ses aéroports, à condition qu'il en informe la Commission. À l'instar du Canada ou des États-Unis, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne ont annoncé leur intention d'équiper certains aéroports après la tentative d'attentat du 25 décembre. La France prévoit d'expérimenter des appareils d'ici à la fin janvier à Roissy et Orly. L'Italie va, elle aussi, commencer d'ici à trois mois à tester les scanners.

Affaire complexe
Pour autant, l'idée est loin de faire l'unanimité. Pour leurs détracteurs, ces appareils, capables de restituer en quelques secondes une image en trois dimensions du corps humain, constituent une atteinte aux libertés individuelles. Sans parler des coûts qui peuvent vite être faramineux. L'Allemagne est très réservée sur le sujet. Jeudi, le ministre belge des Transports, Étienne Schouppe, a qualifié d'«excessive» l'éventuelle instauration de scanners corporels, en jugeant que les règles appliquées dans les aéroports européens étaient déjà «assez strictes».

L'Espagne a également fait savoir qu'il n'y aurait pas de «mesures additionnelles» sur le sujet tant qu'un accord n'aurait pas été conclu au niveau de l'UE. Des positions qui font écho à celle du Parlement européen, qui avait voté à une écrasante majorité, fin 2008, contre ces appareils, forçant la Commission à faire machine arrière sur son projet de les généraliser dans les aéroports.

Pourtant, avec le rappel de la menace terroriste depuis le vol Amsterdam-Detroit, Bruxelles n'a pas abandonné son projet. La Commission a fait savoir qu'elle examinait l'opportunité d'une initiative commune. «Ce serait mieux d'avoir un règlement européen» sur le sujet, a affirmé le commissaire chargé des Transports, Antonio Tajani, qui n'exclut pas qu'un texte sur les scanners soit présenté par la prochaine Commission.

L'Italie a ainsi l'intention de demander l'introduction des scanners dans tous les pays de l'Union européenne au cours de la prochaine réunion des ministres de l'Intérieur européens à Tolède, le 21 janvier. Mais l'affaire risque de se révéler complexe. «À ce stade, il n'y a pas de position européenne sur les scanners corporels, il n'y a même pas de consensus entre Européens sur leur efficacité», a souligné José Lopez Blanco, le ministre des Transports de l'Espagne, dont le pays préside l'UE ce semestre. Et pour lui, «cela prendra du temps».

source : le figaro

et voila c'est à ça que servent les députés européens, hélas, comme on dit la sécurité n'a pas de prix il faudrait le leur appeler