Des journalistes prennent l'avion avec un pistolet

Des journalistes prennent l'avion avec un pistolet

Interview - Afin d'illustrer les failles de la sécurité dans les aéroports français, deux reporters ont voyagé avec un pistolet. Un spécialiste de la sûreté aérienne nous explique comment cela a pu être possible.

TF1 News - Dans le cadre d'un reportage qui sera diffusé dans "Envoyé Spécial" jeudi sur France 2, deux journalistes ont réussi à déjouer les systèmes de sécurité des aéroports de Marseille et Roissy-Charles-de-Gaulle : ils ont voyagé en cabine avec un pistolet, qu'ils avaient démonté, placé dans leurs bagages à main. Comment cela peut-il encore arriver de nos jours ?

Christophe Naudin, spécialiste de la sûreté aérienne - Cela ne m'étonne pas du tout. Passer une arme reste quelque chose de possible parce que les mesures de sûreté telles qu'elles sont appliquées aujourd'hui ne sont pas forcément efficaces. Il y a deux problèmes principaux. Le premier est que l'on s'intéresse plus aux objets transportés par les personnes qu'aux personnes elles-mêmes. Le second est que l'on fait un contrôle systématique de toutes les personnes alors que si ce contrôle était aléatoire, il serait de meilleure qualité

TF1 News : Mais une arme dans un bagage se voit lorsqu'on passe le passe dans les appareils radioscopiques ?
C.N. Non ! C'est beaucoup plus compliqué que cela. Quand vous allez chez le médecin, vous pouvez voir ce qu'il est en train de radiographier, pour autant vous ne pourrez pas faire le diagnostique. C'est exactement la même chose avec l'imagerie radioscopique de sûreté. Il y a une énorme différence entre l'image telle qu'on peut l'imaginer et les informations qui sont apportées.

La machine ne donne que des informations sur la nature de la matière qui est transportée. Contrairement à ce qu'on imagine, l'opérateur ne travaille jamais sur les formes. Or, travailler sur la nature de la matière, ça veut dire la connaître. Un exemple : aujourd'hui, les armes ne sont plus en métal elles sont en matériaux composites. Ce métier nécessite donc des qualités d'analyse importantes que n'ont pas forcément les opérateurs sélectionnés pour faire ce métier. Protéger la population, assister les autorités, c'est un vrai métier qui s'apprend. Hors, la formation est trop lacunaire. Le personnel qualifié pour faire ce travail manque.

TF1 News : Le problème viendrait donc de ces sociétés privées ?
C.N. Les sociétés privées peuvent faire de l'excellent travail à condition qu'elles embauchent les agents qui correspondent aux besoins. Aujourd'hui, malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Cette mission de sûreté est régalienne. Mais elle a été déléguée à des sociétés privées parce que l'Etat ne pouvait plus assurer la gestion d'autant d'agents. Le problème est que ce même Etat ne leur fait pas confiance et ne leur laisse pas travailler avec les armes donc ils ne savent pas ce que c'est. Et après on leur demande de trouver des objets qu'ils n'ont jamais vus !

TF1 News : Ce n'est pas la première fois... Rien ne change côté sûreté aérienne ?
C.N. Les choses changent et vont vers l'amélioration mais cela se fait lentement, du fait des contraintes sociales extrêmement fortes en France. Actuellement, on ne peut pas simplement supprimer des agents parce qu'ils ne sont pas compétents. On doit prendre le temps de s'adapter, de les mettre à niveaux, de les professionnaliser.

La question qui reste est : cela en vaut-il la chandelle ? Rappelons que chaque année dans le monde 2,135 milliards de passagers prennent l'avion et qu'il y a à peine une dizaine de tentatives réelles d'attaques terroristes qui touchent le milieu aérien. Pour dix tentatives, doit-on punir et retirer des objets personnels à 2 milliards 135 millions de passagers ? Le débat reste ouvert. La conviction d'un certain nombre d'hommes politiques aujourd'hui est que cela coûte très cher pour un résultat qui est très discutable.

source : lci

Elle passe la sécurité de l'aéroport Marseille Provence avec un pistolet

"Envoyé spécial" a enquêté sur ces agents de sécurité de la police privé, de plus en plus nombreux.

Terminal international, Hall 1, à l'aéroport de Marignane. C'est ici que s'opère le passage des bagages au scanner par mesure de sécurité.

Chaque année, 3 000 nouveaux agents de sûreté décrochent leurs diplômes. Ils officient là où, progressivement, l'État retire ses fonctionnaires, à savoir stades, immeubles HLM, aéroports... Mais sont-ils aussi efficaces que leurs prédécesseurs ? Aujourd'hui, en France, la sécurité privée recouvre un marché de 10 milliards d'euros. D'ici trois ans, ces agents de sûreté seront plus nombreux que gendarmes, policiers et douaniers réunis.

Pour "Envoyé spécial", Linda Bendali a enquêté afin de savoir si l'on gagnait au change. "Ce qui m'a le plus surprise ? La faiblesse de la formation, notamment dans le domaine aéroportuaire, dit-elle. Selon les centres, elle se résume à 98 heures de cours. Ces personnes sont censées faire un travail effectué à l’origine par des policiers dont la formation se comptait en années."

Ainsi, on découvre des candidats un peu paumés les jours d'examens, certaines formations apprenant à reconnaître une arme cachée dans les bagages uniquement sur des images défilant sur un ordinateur. Difficile alors de comprendre pourquoi l'État a cédé du terrain dans un domaine aussi délicat ? "Un agent de sûreté coûte deux fois moins cher, car on paie juste la prestation. L’aéroport ne prend pas en charge les congés payés par exemple. Tout cela est lié à la réduction des dépenses publiques."

Pour pointer ces failles, la journaliste a testé le dispositif de sécurité à l'aéroport Marseille Provence de Marignane. Elle a réussi à embarquer deux fois dans la même journée avec un pistolet 9 mm démonté et réparti dans deux sacs. Étonnée par la facilité avec laquelle elle a passé tous les contrôles ? "Pas tant que ça. Ces agents n’ont pas tous les outils nécessaires pour être efficaces. Sans compter le flux et les gens à gérer."

Pour autant, Linda Bendali se veut rassurante : "L’essentiel de la sûreté dans les avions est assuré par les Renseignements. La plupart du temps, les menaces sont déjouées avant l’aéroport. Les agents de sûreté ont surtout un effet dissuasif". Reste que le coût de cette sécurité privée se répercute à hauteur de 9 euros en moyenne sur les billets d'avion.

source : la provence.com

Des journalistes embarquent avec une arme sur des vols français

PARIS (Reuters) - Des journalistes français ont pu embarquer en novembre sur deux vols intérieurs au départ de Paris-Roissy et Marseille-Marignane avec un pistolet démonté et placé dans des sacs à main, annonce France Télévisions.

Les sept morceaux de l'arme n'ont pas été détectés par les agents de sécurité d'une société privée, qui assurent sur des écrans la vérification du contenu des bagages avant l'embarquement, montre le reportage qui doit être diffusé ce jeudi soir dans l'émission Envoyé spécial.

La journaliste s'est même filmée en train d'assembler le pistolet de calibre 9 mm dans les toilettes de l'avion, a expliqué à Reuters Nicolas Jaillard, de la société de production Ligne de mire, qui a réalisé le reportage diffusé sur France 2.

Certains morceaux en métal, notamment le canon, ont déclenché une alarme lors des deux voyages, a-t-il dit.

A l'aller, l'agent de sécurité a simplement fait repasser le bagage sur le tapis, et, au retour, il l'a fouillé sans rien voir, précise Nicolas Jaillard.

Interrogée sur France info, la journaliste estime qu'il ne s'agit pas d'une faute d'inattention de la part des agents de sécurité, mais d'une "méconnaissance de ce qu'ils sont censés trouver".

Aéroports de Paris et le ministère des Transports se sont refusé à tout commentaire dans l'immédiat.

En France, comme partout dans le monde, les contrôles ont été renforcés dans les aéroports depuis les attentats du 11 septembre 2001 et d'autres épisodes. La fouille des voyageurs va désormais jusqu'à leur demander de retirer leurs chaussures.

Parallèlement, les tâches de contrôle ont été confiées à des sociétés privées, recrutées par les aéroports et en principe contrôlées, au détriment des policiers professionnels.

Le syndicat de police Alliance a déclaré à Reuters qu'il était favorable à ce choix, car selon lui la police doit se concentrer sur d'autres missions que ces contrôles, mais il demande une meilleure supervision des sociétés privées.

"Le vrai débat, c'est qu'il faut un contrôle de l'Etat qui doit imposer un cahier des charges exigeant de nature à éviter les dysfonctionnements", a dit Jean-Claude Delage, secrétaire général adjoint du syndicat.

"L'Etat doit prendre des entreprises qui tiennent la route et rémunérer ces entreprises pour qu'elles puissent assurer une formation très pointue des agents qui sont au filtre, au besoin avec les conseils de professionnels", a-t-il dit.

source: le point

hélas j'ai vu le reportage ce midi, c'est sûr ils n'ont rien loupé les journalistes, dans la sécu il va y avoir des têtes qui vont tomber

C est malheureux a dire ,mais ce reportage na rien appris de nouveaux ,enfin pour ma part en tous cas.

Journalistes armés en avion: la sécurité de Marseille se défend

Les syndicats représentant les agents de sécurité de l'aéroport Marseille Provence ont défendu la qualité de leur travail et réclamé des moyens supplémentaires, après la diffusion jeudi soir d'un reportage de l'émission Envoyé Spécial sur France 2 qui les met en cause.
"Cette émission nous fait passer pour du personnel qui ne prend pas au sérieux sa mission, alors que c'est faux. Le problème est que nous n'avons pas les moyens pour faire notre travail dans des conditions normales", a déclaré l'intersyndicale CGT-CFTC-FO-CFDT dans un communiqué.

"Les autorités doivent nous donner les moyens de travailler et surtout embaucher du personnel. Beaucoup d'autres armes et explosifs ont été découverts sur notre aéroport. La sûreté ne pourra jamais être à 100%", ont ajouté les syndicats.

Dans le reportage, des journalistes ont déjoué les systèmes de sécurité des aéroports de Marseille et Roissy en voyageant en cabine avec un pistolet placé dans des bagages à main, afin d'illustrer les failles de la sécurité dans les aéroports français, dont les fouilles aux portiques de sécurité sont assurées par des sociétés privées.
A Marseille, les quelque 300 agents de la société Astriam avaient fait grève en décembre en dénonçant des effectifs insuffisants pour fouiller bagages et passagers au niveau des portiques de sécurité.

Le syndicat des entreprises de sûreté aéroportuaire (SESA) a dénoncé de son côté "la recherche du sensationnel" après la diffusion du reportage.

source : le figaro

Il est évident qu'il y a une grosse lacune en visionnant le reportage. Le problème n'est pas nouveau et je reste persuadé, contrairement aux syndicats qui rabachent le manque de personnel une nouvelle fois, qu'il s'agit bien d'un problème de formation et non d'effectif.

Je me permettrait deux remarques cependant:

- La journaliste démontre qu'on peut penetrer dans un avion avec une arme démontée et la remonter dans les toilettes de l'avion en ponctuant en voix off, " les passager du vol...auraient pu subir un détournement".
Reste que si elle a pu passer au RX avec ses pièces détachées, elle n'a, a aucun moment parlé des munitions. Il y a fort a parier que si les agents ne sont pas habitués à détecter des pièces détachées d'arme à feu, ils auraient probablement détecté les munitions, on a tous vu au moins une fois dans un film à quoi ressemble une cartouche, une chargeur plein aux RX, ça se voit et visuellement, aussi lors de la fouille...
Alors de là à dire qu'on peut détourner un avion avec une arme vide, c'est beaucoup moins évident qu'il n'y parait.

- Le gentil "consultant" au visage flouté qui dénonce le fait archi connu que les boites de formation forment les futurs agents aux réponses de l'exam plutôt qu'au reel contenu de la formation. Franchement, quelle espèce de donneurs de leçon de ce genre ose cafter cette réalité à la presse plutôt qu'à la DGAC directement, c'est pas comme ça que je prendrai en compte la sécurité des passagers moi.

Ce reportage à charge pour la sécurité met l'accent sur les points faibles de la profession mais à aucun moment ne précise que ces pratiques sont connues depuis longtemps et sans cesse combatues par une reglementation évolutive et de nombreux agents qui ont à coeur de ne pas passer pour des bouffons.
C'est dommage de voir ce reportage tenter d'instaurer un climat d'insécurité évidente à la fin en mettant tout le monde dans le même sac, surtout après avoir parlé de SPSP et des stadiers qui travaillent au black, c'est bien gentil de montrer un pauvre supporter qui se fait soi disant passer à tabac par dix stewarts, les photos ont leur fait dire ce qu'on veut, par contre c'est vrai aussi que les supporters du PSG sont des modèles de sagesse et qu'à aucun moment il n'y a de débordements de leur part.

Ca fait toujours mal de voir que sa profession comporte des faiblesses et des lacunes, c'est d'autant plus douloureux de n'entendre que ce qui ne va pas et jamais ce qui va mieux depuis.

A quand un reportage à charge sur la presse d'investigation?

J'ai travaillé à Roissy dans la sureté, il y a 15 ans. Et je constate que rien n'a vraiment changé.
Pour répondre à Vigilant, les munitions sont très simple à passer; je ne vais divulguer ici comment faire mais sans un œil avertit, c'est très simple de ne pas les voir.
je suis assez amer sur la sécurité en France. Combien encore travaille sans carte, combien de société ne respecte pas la législation,... Le CQP n'est qu'une base, et pour beaucoup de nos collègues l'esprit n'y est pas.
Il ne faut pas généraliser, bien sur, mais l'esprit de fonctionnement est tres emprunté de "féodalisme". Souvent hiérarchie ne correspond pas à compétence.

C'est justement ce dont je parle dans un autre sujet,
Si toi tu sais comment faire passer des munitions, c'est que ce n'est pas si simple et que tu peux former tes collègues pour qu'ils soient à leur tour avertis.
Tout ne s'aprends pas en formation.

Pour les cartes pro, ca mets du temps mais la legislation a le mérite d'exister, soyons patients.

il fallait s'y attendre, ils ne nous ont pas loupé, mais le problème vient de ces centres de formation qui n'y connaissent rien mais qui ont trouvé un filon avec notre profession et la eux aussi en prennent pour leur grade et les stagiaires eux aussi bien choisis, la sécu ce n'est pas une poubelle pour embaucher n'importe qui... espérons qu'en fin de compte les choses avanceront en mieux avec cette émission mais ils auraient pû montrer lorsque le travail était bien fait

Cela va créer une mauvaise image sur la sécurité aéroportuaire et je suis attristé de voir notre profession salie par les médias.
Il y a un réel problème de formation et de sélection voir aussi les conditions de travail...
Sans etre méchant il y aura toujours des petite malins pour échapper et détourner les failles technologiques de divers sites stratégiques et système de sécurité le 100% n'est jamais garantie.
La preuve on la vue dans ce reportage.
Pourquoi n'avons pas garder ce genre de mission aux douanes ou à la police ou militaires qui maitrisent l'armement.
Car le réel danger et le terrorisme et cela est l'affaire de spécialistes...