Des agents de sécurité se rebiffent contre leur société en redressement

Des agents de sécurité se rebiffent contre leur société en redressement


Les locataires de HLM n'y verront que du feu. Ils appelleront au même numéro pour signaler un problème. Les hommes qui interviendront dans leur résidence auront toujours un blouson « Agent d'ambiance ». Mais d'ici un mois, l'employeur de ces anges gardiens d'immeubles aura changé.

Golden Protection, l'entreprise qui assure cette mission dans les résidences LMH, notamment à Lille, a perdu le contrat qui la liait au bailleur. Et dans les rangs du personnel, le malaise enfle. Car Golden Protection, qui compte 110 salariés, vient d'être mise en redressement judiciaire. « Le comité d'entreprise n'a été averti des dettes que le 9 juillet, au lendemain de la cessation de paiements, déplore Houmria Berrada, juriste mandatée par le CE. Le gérant ne cherche pas à redresser l'entreprise, il organise sa liquidation. » Dans un tract, les délégués du personnel CGT invitent leurs collègues « à une réunion d'information », aujourd'hui, avec cet avertissement : « Vos emplois sont peut-être menacés. » « Il n'y a aucune inquiétude à avoir, rétorque le gérant, Abdel Danoun. La société a tous ses marchés sauf un : LMH. Mais notre convention collective stipule que 85 % des salariés doivent être repris, aux mêmes conditions, par le gagnant du marché. Dans le cas de LMH, j'ai reçu l'assurance que ce serait 100 %. » Soit une trentaine de personnes transférées.


Abdel Danoun, qui minore le poids de la perte du bailleur dans les difficultés actuelles, voit dans le redressement judiciaire un « outil de gestion » qui donnera à la société une bouffée d'air en rééchelonnant ses dettes : « Il n'y a pas à avoir peur ! » Pourtant des salariés ont peur. Houmria Berrada et les délégués CGT tirent à boulets rouges sur la gestion, jugée hasardeuse et opaque. Abdel Danoun assure en retour que le CE « avait été informé ». Le comité d'entreprise, obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés, est une invention récente chez Golden : 2008. « Des fois, on oublie, argue le gérant avec candeur. Je suis un autodidacte, je ne peux pas connaître toutes les lois. On fait un CE quand il y a une demande, et avant 2008, il n'y en avait pas. » Maintenant qu'il existe, on ne s'y ennuie pas. Sa dernière réunion, lundi, fut houleuse. La réélection - de justesse - de sa secrétaire, que la CGT juge partiale, pourrait entraîner un référé au tribunal. « Il n'y a pas conflit d'intérêts, dit un M. Danoun agacé. J'étais associé à cette dame, mais c'est fini depuis 2009. C'est tout ce que j'ai à dire. » •

source : la voix du nord

ça c'est la dure réalité de la sécurité bien souvent méconnue :pleurr: