La chasse au gaspi ministériel

La chasse au gaspi ministériel

On a appris la semaine dernière plusieurs mesures de restrictions des frais des ministes et anciens ministres, c'est la rigueur appliquée aux hautes personnalités. La chronique de Marie-Bénédicte Allaire.


C'est effectivement la chasse au gaspi, aux avantages indus. Plusieurs anciens ministres, au nombre desquels Rachida Dati, se sont fait sucrer voiture officielle et protection rapprochée, qu'ils avaient obtenu de conserver disons par "dérogation". Ça fait une dizaine de véhicules et une quarantaine de fonctionnaires de police récupérés par la direction de la Police Nationale, pour une économie estimée à 3 millions d'euros par an, quand même.

Il n'y a pas de règle écrite en la matière, mais l'usage veut que, seuls les ministres de l'Intérieur et des Affaires Etrangères continuent de bénéficier d'officiers de sécurité après leur départ de fonction. Et puis, les anciens présidents de la République et les anciens premiers ministres bénéficient, eux, à vie, non seulement d'une sécurité et d'une voiture de fonction, mais aussi d'une secrétaire et d'un chauffeur payés par l'État.

Quant aux ministres en exercice, Matignon vient de leur rappeler, par circulaire, qu'ils devaient veiller au bon usage des deniers de l'État. La location des jets privés sera soumise à l'autorisation du cabinet de François Fillon.

Apparemment, il y a volonté d'exemplarité. Comment s'explique-t-elle ?

Le souci des finances publiques est un argument bien commode, mais les anciens ministres à qui on a repris leur véhicule sont peut-être aussi les victimes co-latérales de la vindicte du président de la République envers Rachida Dati parce qu'il la soupçonne - dit-on - d'avoir colporté des rumeurs sur sa vie privée. Cela dit, le dernier rapport de la Cour des Comptes, publié en février et élaboré sous la présidence de feu Philippe Séguin, pointait le coût excessif des voitures et fonctionnaires de police affectés à des personnalités. Donc, c'est aussi une remise en ordre attendue et justifiée.

Quant à la circulaire sur les déplacements des ministres, elle fait suite à l'affaire du jet privé d'Alain Joyandet, mais Christian Estrosi s'était, lui aussi, fait remarquer, il y a 2 ans, avec un aller-retour à Washington pas vraiment low-cost. François Fillon n'est sans doute pas fâché d'incarner l'image de la rigueur et de la vertu face à des ministres qui, comme par hasard, sont des proches du chef de l'État. L'entourage du premier ministre fait d'ailleurs savoir que lui, lorsqu'il utilise l'escadron de transport aérien de l'Armée de l'Air - l'ETEC - pour raison privée, il rembourse l'équivalent de son billet et de celui de sa famille à l'État.

Ces mesures signalent tout de même un progrès ?

C'est indéniable ! Tout ce qui va dans le sens de la modération, en matière de dépenses de fonctionnement de l'État est bon à prendre. Cela dit, il ne faut pas céder non plus à la démagogie. D'abord, il n'est pas normal que, lorsqu'on occupe une haute fonction et qu'on doit être joignable en toute circonstance, on bénéficie de certaines facilités, dans certaines mesures.

Et puis, il y a aussi des raisons pratiques. Quand Edouard Balladur est arrivé à Matignon, avait annoncé qu'il ne se déplacerait qu'en avion de ligne. Ça a fait long feu parce que, vous imaginez l'inconvénient pour le reste des voyageurs : les contrôles, les éventuels retards. Ce n'était pas gérable. Mais, depuis quelques années, à la fois sous la pression des médias et de leurs adversaires politiques, les pouvoirs en place ont fait des efforts.

- La suppression des fonds secrets, sous le gouvernement de Lionel Jospin.

- Le remboursement limité des frais de logement des ministres, sous le gouvernement Jean-Pierre Raffarin.

- La Cour des Comptes - on l'a dit - n'y est pas pour rien.

- La pression du Parlement aussi qui contrôle maintenant le budget de l'État.

Il ne faut pas se leurrer : la France sera toujours plus latine que scandinave. Mais si ses citoyens, très sourcilleux en matière d'égalitarisme, sont de moins en moins tolérants avec ceux qui s'arrangent avec la morale publique, on ne va pas s'en plaindre.

source : rtl

Des réactions

peut mieux faire ......

quand nous serons au niveau des scandinaves pour le contrôle des depenses des hommes politiques alors ce sera top ,en suede n'importe quel citoyen peut demander les depenses officielles d'un ministre ou d'un depute et celui çi a interet a pouvoir justifier ses depenses sinon dehors ....
le français gueulent quand ils payent des impôts ,des taxes mais ne contrôle pas l'utilisation des fonds ,l'etat c'est nous alors reveillons nous ...........
c'est au politique d'avoir peur du peuple et non le peuple qui doit avoir peur des politiques !!!!!
sans faire de la demagogie ,reveillons nous ,le peuple souverain c'est nous ....

C'est un debut faut poursuivre il y a pas de raisons que seul le bas de l'echelle subisse la crise et serre la ceinture!!

elnino97180 a écrit:

C'est un debut faut poursuivre il y a pas de raisons que seul le bas de l'echelle subisse la crise et serre la ceinture!!

C'est un bon moyen aussi de mettre des BG sur le marché du travaille,seulement eux ils ont leurs carte pro.........