Cow-boys pour les dealers, anges gardiens pour les voisins

Cow-boys pour les dealers, anges gardiens pour les voisins

SÉCURITÉ - «20 Minutes» a passé une nuit avec «la brigade des cités HLM»...

«Eh, vous n'avez pas encore appelé les flics ?» Ce jeune homme est le premier à sortir d'un squat improvisé dans un local voisin d'une cage d'escalier, rue des Rigoles (20e). Ses camarades le suivent, laissant derrière eux des effluves de hachisch qui s'échappent par les vitres brisées. En face d'eux, leurs premiers interlocuteurs avant, peut-être, l'intervention de la police. Les agents du Groupement parisien interbailleurs de surveillance, le GPIS, viennent d'arriver sur les lieux. Des habitants leur ont signalé des « nuisances nocturnes ». Voilà cinq ans que ces agents de sécurité sillonnent les quartiers chauds de la capitale de 18 h à 5 h, par équipes de trois à cinq. Chaque soir, quelque 130 vigiles non armés doivent faire respecter l'ordre dans 70 000 HLM parisiens. Et les règles sont claires : pas de drogue, de squat ou de bruit au pied des immeubles. « Notre Code pénal à nous, c'est le règlement interne des bailleurs sociaux », explique Gilles Viguier, le directeur de cette structure privée.

Sans bruit, les « molosses », comme les surnomment certains résidents, se déploient dans la cité pour une inspection des cages d'escalier. Leur allure impressionne. Une jeune femme qui regagne son domicile ironise : «C'est bon? Je suis en sécurité pour rentrer chez moi?» «C'est vrai qu'on peut nous prendre pour des cow-boys. Mais les gens nous aiment bien, car on leur assure la tranquillité», insiste Thierry, un ancien militaire. L'an dernier, 12 000 interventions ont eu lieu à la suite d'appels par les habitants. Soit plus de trente chaque soir.


«On fouille tout l'immeuble»

Le GPIS fait, à la demande des bailleurs, des inspections dans les parties communes des immeubles. L'occasion de repérer les «planques» des dealers. «On fait surtout des petites prises. Environ un kilo et demi de shit par mois», précise son directeur. Généralement, les sachets sont retrouvés cachés dans les escaliers, les halls, les rails d'ascenseur ou les faux plafonds. «On fouille tout, du premier au dernier étage», précise Boris, un autre agent. Un travail de longue haleine, parfois pour pas grand-chose, comme ce jeudi soir d'octobre. Pneus usés, briques de lait, charbon à narguilé, bouteilles d'alcool pleines... Mais pas une seule petite boulette. Les agents décident de laisser les objets à leur place. «Ils mettent des leurres exprès, pour voir si on contrôle. Là, ils ne remarqueront pas qu'on est passés. On aura peut-être plus de chance la prochaine fois», glisse une chef d'opération.

William Molinié

source : 20 minutes.fr

On dirait que ça "rigole" pas au GPIS [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] C'est une grave question de savoir si nous passons pour des "cow-boys" ou des "ange gardiens" sachant que nous ne sommes ni l'un ni l'autre mais seulement les agents de l'exécution d'un contrat commercial ou d'entreprise ce qui revient au même.
C'est toute notre différence avec un agent de la force publique qui dispose d'un mandat public, relevant de l'obligation de résultat et un agent de sécurité qui est là pour défendre des intérêts marchands et ne doit qu'une obligation de moyens.

Nous ne pouvons nous prendre pour des gardiens de la tranquilité publique que par ce que les "politiques" externalisateur du service public, donc de leur responsabilité, désirent ainsi justifier leurs actions. Grand bien nous fasse, mais ne demandons pas au public d'être en harmonie avec cela.

Alors diviser en bon et en méchant le public selon le regard qu'il porte sur nous est un peu simplificateur. Dans l'exemple le dealer n'a rien à craindre de nous au contraire, nous justifions l'absence de ceux qui peuvent mettre en action les poursuites judiciaires à l'encontre de leur "deal" qui comme tout "bizness" doit se faire dans un environnement qui rassure le client, c'est le plus souvent, là, le client qui génère le désordre. Mettre en avant des prises sur leur marchandise relève de l'alibi ou du pompier pyromane.

Nous pouvons être utile à tous, nous devons l'être mais ce n'est pas le coeur de notre métier qui est d'être d'abord utiles à notre entreprise et à travers elle à nos clients. Le reste est un plus souhaitable mais pas nécessaire.

Je ne suis pas drole, je sais, car je fais sauter un mythe que voudrait promouvoir les uns et les autres pour je ne sais quelle mauvaise conscience, là où ne doit se trouver que l'amour professionnelle du travail bien fait.

Nous avons l'avantage sur les forces de l'ordre de n'avoir aucun compte à rendre au public extérieur à nos missions, si ce n'est de droit commun,c'est une bonne chose ne la gachons pas par je ne sais quelle volonté d'être des chevaliers blancs. Préoccupons nous de nos entreprises qui nous embauchent, nous occupent puis nous rénumèrent et de nos clients qui en redemandent. Bien sur il y a un confort au regard bienveillant de ceux dont on doit réguler ou prévenir les comportements mais si nous sommes de bons professionnels ce regard nous sera donné d'instinct, restons propres, efficaces, sans compromis et le public nous appréciera .....en plus.

Merci pour cet article,il ne précise pas si les "anges gardiens" sont originaires de ses mêmes HLM ce qui doit changer la donne

Je sais pas, mais j'ai du mal à m'imaginer ces monsieurs, dont je doute pas de la carrure débarquer les mains vides (ils ont quoi sur eux, des gants, une lampe et une paire de menottes?) dans un vrai quartier chaud tenu par la racaille locale et se faire respecter.

Si ca marche, c'est une excellente nouvelle. Mais je pense qu'ils s'appliquent plus sur les toxycos, alcolos et jeunes déboussolés que sur des vrais "nuisibles".

En tout cas c'est une mesure qui mérite d'être soutenu !