VOLONTAIRES. Le Sdis encourage la signature de conventions de disponibilité

VOLONTAIRES. Le Sdis encourage la signature de conventions de disponibilité avec les employeurs. Exemple à Rion

Des conventions avec les employeurs

Vendredi à Rion, signature de conventions entre le Sdis et neuf employeurs de sapeurs-pompiers volontaires (photo loïc dequier)
Vendredi soir, tous les sapeurs-pompiers volontaires de Rion-des-Landes n'ont pu assister à la petite cérémonie organisée à la mairie pour la signature de 18 « conventions de disponibilité pour missions opérationnelles ». Plusieurs d'entre eux étaient justement sur le terrain à lutter contre l'incendie en cours à Saint-Martin d'Oney.

Le passage de la tempête Klaus cet hiver a accéléré la signature de ces conventions entre Sdis et employeurs publics et privés, les départs en intervention des soldats du feu, par ailleurs salariés dans des entreprises, se faisant jusque là sur la simple base d'« une bonne entente entre pompiers, artisans, industriels et communes » selon le chef du centre de secours rionnaisThierry Larrivière. La loi encourageant le mécénat d'entreprise a aussi permis de favoriser cette formalisation puisque les mises à disposition de sapeurs-pompiers volontaires sont assimilées à des dons en nature de la part des entreprises, ce qui leur donne droit à une réduction d'impôt de 60 % dans la limite de 5 % de leur chiffre d'affaire.

Avantages

Depuis quelques années déjà, le Sdis signait avec les employeurs des conventions pour qu'ils libèrent les volontaires travaillant dans leurs établissements le temps des formations. Un principe élargi depuis peu à la phase opérationnelle. « 80 % de notre personnel d'intervention est constitué de volontaires, souligne Robert Cabé, président du conseil d'administration du Sdis. Cela ne peut fonctionner que si les employeurs jouent le jeu de la disponibilité. Certains en font même un atout ».

Vendredi soir, huit entreprises et une collectivité ont donc apposé leur paraphe pour libérer en cas d'urgence 18 sapeurs-pompiers travaillant à Rion et rattachés aux centres de secours de Rion, Tartas, Lesperon et Souprosse. Soit la mairie de Rion elle-même, la société EGGER Panneaux et décors, MLPC International, l'entreprise Solagra, l'EHPAD de Rion-des-landes, l'EARL de Mougnoc, la Manufacture des bois landais, la SARL Ferreira charpente et Rion Stockage.

La commune n'avait pas été choisie au hasard pour accueillir cette cérémonie, puisque sept de ses employés sont aussi sapeurs-pompiers volontaires. Le maire Joël Goyheneix ne cache pas que cette qualité sur un CV est un sérieux atout lorsque l'on postule pour travailler dans la commune : « Avoir des sapeurs-pompiers volontaires c'est l'assurance pour la population d'avoir toujours quelqu'un de disponible au centre de secours ». La possibilité aussi de bénéficier d'une réduction de la cotisation communale au Sdis.

Pour les entreprises privées, « outre l'intérêt financier, employer un pompier volontaire, c'est bénéficier d'un agent de sécurité en puissance, formé et recyclé en permanence, et qui peut immédiatement porter secours » souligne pour sa part le lieutenant Éric Legallais, responsable de la cellule de développement du volontariat créée en 2001.

Solidarité renforcée

Directeur général de MLPC, Philippe Chartres n'y voit aussi que des avantages : « Cette convention renforce notre solidarité avec la communauté rionnaise et le Sdis avec qui nos équipes de sécurité travaillent en parfaite liaison. Dans la mesure où nous travaillons par équipe de sept ou huit, nous n'avons pas trop de difficulté à libérer les pompiers. Leurs collègues prennent leur relais ».

L'entrepreneur s'attend néanmoins à un été « tendu », entre les réductions saisonnières d'effectifs et la crise économique. Dans le département, le nord reste le parent pauvre avec des difficultés pour recruter des volontaires. « Le bassin d'emploi n'y est pas très grand et il nous est difficile de rassembler les pompiers, qui travaillent en extérieur dans des entreprises forestières » reprend le lieutenant Éric Legallais. D'où l'intérêt des conventions pour cadrer au mieux les interventions.

Auteur : emma saint-genez

source : sud ouest