Dans les coulisses de la sécurité d'un match à risque

Dans les coulisses de la sécurité d'un match à risque

Une brigade de 120 stadiers sera mobilisée pour le match OGC Nice-Olympique lyonnais,aujourd'hui, à 17 heures, au stade du Ray.
Avant, les Nice-Lyon n'étaient pas considérés comme des « matchs à risque ». Pardon, des « matchs protégés », pour reprendre la nouvelle terminologie, nettement plus consensuelle, de la Ligue nationale de football.

C'était avant le 15 septembre 2007. Ce jour-là, le Gym jouait à Auxerre et l'Olympique lyonnais à Metz. Par un incroyable hasard, des supporters des deux clubs se sont croisés sur la même aire d'autoroute. Des Lyonnais ont vandalisé une voiture niçoise et volé, entre autres choses, la bâche historique de la BSN (Brigade Sud de Nice). Celle qui, habituellement, ne quitte jamais la capitale azuréenne.

D'où le contentieux. D'où la classification de la rencontre de cet après-midi en « match protégé », comme le sont les déplacements de Marseille, Saint-Etienne, PSG et Bordeaux au stade du Ray. Soit parce que de nombreux supporters accompagnent traditionnellement ces équipes, soit parce qu'un différend profond oppose les aficionados des deux camps.

240 CRS, 60 policiers, 22 pompiers...

Aujourd'hui, donc, un dispositif particulier sera mis en place pour sécuriser la rencontre prévue à 17 h et pour laquelle quelque 200 supporters lyonnais sont attendus.

Quelques chiffres : trois compagnies de CRS seront mobilisées, soit 240 hommes, ainsi qu'une soixantaine de policiers de la sécurité publique, 35 policiers municipaux, 22 pompiers, 17 secouristes et trois médecins.

Mais aussi, 120 stadiers et 90 contrôleurs.

A leur tête, André Bloch, le directeur de l'organisation et de la sécurité à l'OGC Nice.

Particularité niçoise, le Gym est l'un des rares clubs en France - avec Bordeaux, Auxerre et Rennes - à disposer de son propre système de sécurité interne.

« Ces agents de sécurité sont salariés par le club les soirs de match à domicile, explique le M. Sécurité de l'OGC Nice. Ils sont aussi formés chez nous. » Ironie du jour, la formation, qui débouche sur un diplôme national d'agent de sécurité, est dispensée par le Greta et... une société lyonnaise !

Une seule crainte : « L'imprévu »

Le job des stadiers ? « L'accueil du public, la palpation aux entrées du stade, la gestion des éventuels problèmes dans les tribunes », répond leur boss. Pendant le match, ils sont répartis équitablement au pied des quatre grandes tribunes, ne se préoccupant pas une seconde, ou rarement, de ce qui se trame sur la pelouse.

André Bloch est à la tête de cette brigade de stadiers forte de 160 noms, dont 10 % de femmes. Son rôle est crucial avant chaque rencontre. Cet ancien policier la prépare d'abord avec les clubs de supporters niçois (lire ci-dessous). Il s'intéresse aussi au club adverse, les transferts des joueurs, l'encadrement de leurs supporters. Il participe aussi aux réunions organisées à la préfecture en prévision des « matches protégés » et qui débouchent sur le dispositif de sécurité.

Une crainte particulière pour ce Nice-Lyon 2009 ? « L'imprévu, répond André Bloch. Tout va dépendre de ce qui se passera sur le terrain. Souvent, c'est une erreur d'arbitrage ou le comportement des joueurs qui déclenchent une excitation dans les tribunes. » Seule indication pour ce soir, le Nice-Lyon de la saison dernière s'est bien passé. Rien dans les tribunes et sur le terrain (0-0). Un bis repetita avec toutefois une victoire des Rouge et Noir serait sympa, non ?

Arnault Cohen