Chronique d’un braquage attendu chez Leclerc

Chronique d’un braquage attendu chez Leclerc

Des braqueurs ont dérobé hier 57 000 € à l’hypermarché Leclerc. Les forces de l’ordre avaient été alertées au début du mois de la présence de rôdeurs.

C’EST un pied de nez aux forces de l’ordre. Hier, des braqueurs ont attaqué l’hypermarché Leclerc alors qu’un dispositif de surveillance policière était levé depuis dimanche dernier. « Je ne sais plus quoi faire. Le personnel lui-même est choqué. Pourtant, nous avons les vigiles nécessaires et les caméras en nombre.

» Hier après-midi, le directeur du centre commercial Leclerc de Provins, Franck Weiss, restait désemparé après le hold-up dont il avait été victime le matin même.

A 7 h 45, deux hommes, le visage masqué par des écharpes et des bonnets sur la tête, font irruption au PC de la sécurité du magasin. Ils intiment l’ordre au vigile d’éteindre les caméras et l’obligent à se rendre à la caisse centrale où se trouve une employée. Là, ils exigent que le coffre soit ouvert.

Montant du butin : 57 000 €. « Ils ont entassé les billets, les pièces de monnaie dans un sac à dos, témoigne un agent de sécurité encore sous le choc. Les braqueurs étaient déterminés. Ce n’était pas des gamins. L’un d’entre eux portait une tenue de motard. Ils nous ont crié dessus : A terre ! Dans un premier temps, j’ai voulu m’asseoir sur une chaise. C’est là que l’un d’eux m’a dit : Tu as de la famille ? J’ai compris qu’il fallait que j’obéisse. »

Avec beaucoup de pudeur, il ajoute : « Les larmes me sont venues. J’ai pensé à ma femme, mes enfants. A côté de moi, la caissière était également effrayée. Devant nous, les braqueurs ont arraché les fils des téléphones et nous ont fait passer sous les quarante centimètres de la grille qui sépare le magasin avec la galerie. » Le vigile reprend son souffle : « Dans la foulée, ils nous ont enfermés dans la salle des coffres. Avant, ils nous avaient demandé : Est-ce que vous avez un téléphone portable ? On a répondu non. Et ils sont partis. »

Des rôdeurs le 2 décembre

Hier après-midi, le directeur du centre commercial organisait une réunion sur le thème de la sécurité. « Je vais tenir compte des remarques qui sont faites pour améliorer encore le système mais je peux vous assurer que la sécurité sera maximale. J’entends encore mieux protéger mes 195 employés, 220 avec les commerçants de la galerie. Il n’est pas question de baisser les bras. Je vais encore mettre plus de moyens. »

Il ajoute sur un ton qui en dit long : « Jusqu’à dimanche dernier, policiers et gendarmes effectuaient des surveillances accrues, tant en civil qu’en uniforme, dans le magasin et sur le parking. Aujourd’hui, aucune patrouille et je me fais braquer. » Car les agents de sécurité avaient prévenu les forces de l’ordre voilà plusieurs jours que des individus rôdaient dans le secteur, comme pour faire des repérages.

Un vigile se souvient : « Le 2 décembre, à 19 h 30, j’avais repéré deux individus qui surveillaient les caisses. Ils étaient revenus les autres jours à bord d’une 106 puis d’une 205 faussement immatriculées. Les policiers étaient prévenus. Ils avaient mis en place une surveillance. Seulement, pas le bon jour. » La police judiciaire de Melun est désormais chargée de l’enquête. Le 31 août dernier, déjà, le magasin Leclerc avait été braqué. Montant du butin : 40 000 €. Et deux des braqueurs avaient été interpellés dans l’Essonne.

Le Parisien