Aveugle après un accident de travail : Clency attend depuis sept ans...

Aveugle après un accident de travail : Clency attend depuis sept ans son indemnisation

Que de souffrances n’a-t-il pas endurées jusqu’à présent ! Devenu aveugle à la suite d'un accident de travail, Clency Prevost, 55 ans, attend depuis sept ans d'être indemnisé. Cet argent lui aurait servi à se payer des traitements à l'étranger pour tenter de retrouver la vue.

Clency Prevost n’oubliera jamais ce 15 février 2001. Les événements restent gravés dans sa mémoire. C'est ce jour-là que sa vie a basculé pour... le pire. Il est presque 14 heures. Clency, maçon de profession, s'attelle à crépir le plafond d'une imprimerie à Cassis. Soudain, l'échafaudage sur lequel il se tient s'écroule. L’homme chute lourdement. Au même moment, un seau contenant du « ciment lacolle » se renverse, ses yeux sont atteints. Le maçon hurle de douleur.

A l'hôpital de Moka où il est transporté d'urgence, on lui prodigue les premiers soins. Hélas, il est déjà trop tard : Clency Prevost a perdu l'usage de ses yeux. Le taux d'incapacité visuelle est de 100 %. Quelques mois plus tard, c'est son ouïe qui commence à faire défaut. L'ancien maçon n'entend plus de l'oreille droite et n'entend plus que partiellement du gauche. Les gestes simples d'autrefois deviennent alors un véritable calvaire. « J'étais très actif avant mon accident. Aujourd'hui, ma vie n'est qu'une succession de va-et-vient à l'hôpital.Je ne peux plus travailler. Quand je sors, il faut toujours que je sois accompagné. Ma vie est un vrai enfer », déplore-t-il. Lui, qui aimait rouler en motocyclette ou monter à vélo, ne peut plus s'adonner à ses passions. Malgré ses malheurs, cet habitant de Cité Barkly ne perd pas espoir. « Je suis confiant que je retrouverai un jour la vue ».

Espoirs envolés
Clency Prevost a, notons-le, retenu les services de Mes Glover et Gujadhur. Il réclame Rs 2 millions de dommages au propriétaire de l'imprimerie où il effectuait des travaux d'agrandissement. Sept ans ont passé et Clency Prevost attend d'être indemnisé. L'affaire est constamment renvoyée. Aux dernières nouvelles, elle sera entendue en janvier 2010.

Entre-temps, le temps passe. « Avec l'argent de l'indemnisation, je comptais partir à l'étranger pour subir des tests poussés et une intervention chirurgicale afin de retrouver la vue ». Pour Clency, ce serait retrouver une deuxième chance. « Je pourrai de nouveau devenir le gagne-pain de la famille ». Divorcé et père de sept enfants, le quinquagénaire subsiste grâce à une allocation de l'État. Heureusement, ses enfants contribuent aux dépenses de la maison et s'entraident pour financer l'éducation du benjamin de la famille qui n'a que 17 ans.

La patience et l'espoir de Clency s'amenuisent, toutefois, de jour en jour. « Je crains que l'affaire ne soit renvoyée de nouveau... Je me demande même si je serais en vie en 2010 », lâche-t-il.