Sur le chemin de la vidéosurveillance

Sur le chemin de la vidéosurveillance

PONTOISE va-t-il céder à la tentation de la vidéosurveillance ? L’idée fait son chemin. La majorité municipale UMP de Pontoise s’est prononcée lors de la dernière séance du conseil pour l’engagement d’une étude de faisabilité sur le sujet.

« Ce ne doit pas être l’unique solution mais un des éléments destinés à assurer la sécurité des Pontoisiens.

Ils sont d’ailleurs très nombreux à venir me trouver pour me parler de l’insécurité », justifie Philippe Houillon, le député-maire UMP, qui avait fait de la vidéosurveillance une promesse de campagne. Pour l’heure, l’étude doit déterminer l’intérêt d’un tel système à Pontoise, la forme qu’il pourrait prendre et éventuellement les lieux pertinents d’implantation des caméras.

Dans le même temps, la ville s’offre une enquête de victimation. L’idée est d’étudier de manière assez fine la délinquance, l’insécurité et le sentiment d’insécurité vécu et/ou ressenti par la population.

« Ce ne doit pas être l’unique solution mais un des éléments destinés àassurer la sécurité »

L’étude va au-delà des chiffres de faits fournis par la police, basés sur les dépôts de plainte. Elle doit permettre d’interroger les Pontoisiens sur les endroits où ils ne se sentent pas, justement ou non, en sécurité. En ignorant une partie des infractions, les statistiques officielles ne fournissent qu’une vision non exhaustive de la délinquance.

Le lancement de l’étude parallèlement à l’enquête a suscité le débat au conseil municipal. « J’y suis défavorable, je préfère l’humain aux éléments purement mécaniques. La prévention passe pour moi par les animations de rue, de quartier. Là, c’est un risque pervers de déporter ailleurs la délinquance », soutient le conseiller municipal (MoDem) Benoît Dumontet. La position du socialiste Didier Peyrat diffère. Il s’est opposé au vote conjoint de l’étude et de l’enquête : « Ce n’est pas le même sujet et je ne comprends pas l’obstination du maire à faire voter les deux en même temps », défend l’élu d’opposition, d’abord favorable à l’enquête de victimation, qu’il a lui-même proposée. « En présentant l’étude de faisabilité, on sent déjà votre envie d’installer les caméras… », a-t-il lancé au député-maire. L’opposition s’est donc prononcée contre.

Le Parisien