Une pollution qui doit en éviter d'autres

Une pollution qui doit en éviter d'autres

À la raffinerie de Donges, la ministre a découvert, hier, les lieux de l'accident du 16 mars et les travaux engagés depuis par Total pour vérifier 32 000 km de tuyaux. : Pool images

La ministre de l'Écologie, accueillie hier dans l'estuaire, s'est efforcée de démontrer que la pollution en Loire servirait à en éviter d'autres.

À Donges puis Saint-Nazaire, la secrétaire d'État à l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a cherché à démontrer, hier, que l'accident à la raffinerie n'allait pas retomber dans l'oubli. Et qu'une pollution doit servir à en éviter d'autres. « L'objectif est que cet événement malheureux devienne une chance pour l'avenir », espère-t-elle. Un mot qui écorche les oreilles du maire de Paimboeuf, Michel Bahurel.

• Total, l'industriel par qui le malheur est arrivé, est pointé du doigt pour avoir mis du temps à signaler l'accident. Mais son engagement sur la dépollution est salué par tous. D'ici à 2011, le pétrolier mobilise 100 personnes pendant trois ans pour une inspection de ses 32 000 km de tuyaux. Il faut détecter tout point de corrosion. Sur 120 tronçons déjà inspectés, cinq ont révélé des signes de corrosion. Des bassins de rétention sont en cours de construction et des caméras de surveillance seront installées avant la fin de l'année.

• Les pompiers ont commencé l'écriture du travail de dépollution. Ce document volumineux comprendra aussi des fiches à disposition d'autres services pour savoir ce qu'il faut faire, par exemple en cas de pollution à l'entrée d'un étier. Les techniques élaborées dans l'estuaire seront à la disposition des départements pour mieux gérer une pollution dans un milieu comparable, lorsque les courants et les marées parfois contraires rendent le nettoyage très délicat.

• L'Équipement a aussi tiré beaucoup d'enseignements de la pollution. Ses moyens techniques habituels de protection du littoral se sont révélés inadaptés dans l'estuaire. Les systèmes imaginés pour protéger les prises d'eau en Loire du terminal méthanier ou de la centrale électrique de Cordemais ont été notoirement insuffisants. Même chose pour les barrages flottants, pas assez résistants face aux courants spécifiques du lieu.

• L'environnement est lui aussi à la traîne. Si le principe pollueur payeur est acquis, l'administration doit disposer d'états des lieux des milieux naturels avant la pollution, afin de pouvoir établir un référentiel pour le retour à la normale.

Cyrille PITOIS.

Ouest france