Une semaine de fausses interventions pour quinze sapeurs-pompiers prêts à sauver

Une semaine de fausses interventions pour quinze sapeurs-pompiers prêts à sauver

Depuis lundi, ils sont presque tous autorisés à secourir voire désincarcérer les blessés. Quinze sapeurs-pompiers, volontaires ou professionnels, ont suivi deux formations et subi deux examens à Béthune.

Douze voitures ont été livrées à la caserne de pompiers de Béthune. Aucunement dans l'intention de renouveler le parc automobile. Encore moins de récompenser les diplômés. Ces voitures n'ont rien de neuves. Elles ont été importées directement de la casse. Destination : la dislocation complète par quinze apprentis sapeurs-pompiers volontaires ou professionnels âgés de 18 à 44 ans, venus de Saint-Pol-sur-Ternoise à Aire-sur-la-Lys.

Jusque là, aucun d'eux ne pouvait intervenir sur un accident, faute d'avoir bénéficié des formations SAR et TOP. En langage commun, secours aux accidentés de la route (SAR) et technique opérationnelle (TOP) ou encore désincarcération. Le vocabulaire, ils maîtrisent. La pratique, ils l'apprennent. La semaine dernière, ils ont passé deux examens : mercredi le test SAR, vendredi le TOP. Pour les réussir, ils ont eu deux fois deux jours de formation.

Bagage minimum
« On arrive avec les bases et on connaît déjà les engins », assure Lucie, 19 ans, sapeur-pompier volontaire à Saint-Pol depuis un an. Elle a été admise au concours des volontaires, a validé la formation incendie, pourtant, elle ne s'imagine pas manipuler seule blessés et voitures défoncées dès lundi. Normal selon l'adjudant-chef Joël Ducrocq, un des formateurs : « Comme toute technique, si on ne les met pas en application on les oublie ».

La pratique, à la caserne de Béthune, ils en auront eu un aperçu dans un environnement superficiel. Grégoire, 18 ans, volontaire depuis janvier, est plus sûr de lui : « Je retiens beaucoup en observant. » Comme tous les sapeurs-pompiers volontaires, une fois les épreuves physiques et écrites réussies, il a pu faire du sport avec les professionnels, prendre des gardes de jour, partir en intervention... Il a dû se cantonner à de l'observation. Même : « On a un meilleur bagage. » Que ceux qui ont directement atteint la case professionnelle par exemple. Parmi les élèves de la semaine, ils sont trois dans ce cas. Une fois affectés à une caserne, ils devront repartir en formation.

Grégoire s'y voit déjà, aussi loin qu'il se souvienne, s'y est toujours vu. Son grand-père, un oncle, un frère ont été ou sont sapeurs-pompiers professionnels, alors, en juin, il compte bien passer son bac et le concours pro. Serein, le faible pourcentage de réussite (10%) ne semble pas l'effrayer.

Lucie ne tentera pas. En septembre, elle poursuivra son DUT hygiène, sécurité, environnement pour devenir formatrice aux risques professionnels dans les entreprises. Les camions rouges, elle continuera à partir avec les week-ends. Et pourquoi pas devenir formatrice volontaire à son tour ? D'abord, maintenant, comme Grégoire et ceux qui auront validé les trois formations, elle peut intervenir sur des accidents. Jamais, elle ne sera toute seule. « Les collègues sont toujours là », avance Grégoire. Pour parfaire l'expérience des derniers arrivés. •

Source : lavoixdunord.fr

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