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 « La Calédonie a les vigiles qu’elle mérite »

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MessageSujet: « La Calédonie a les vigiles qu’elle mérite »   « La Calédonie a les vigiles qu’elle mérite » Icon_minitimeJeu 19 Avr 2012 - 18:48

« La Calédonie a les vigiles qu’elle mérite »

Dans notre enquête sur les vigiles du 10 octobre 2011, Eric Ries, directeur général de la société VHP-Le Vigilant, dénonçait déjà les pratiques de certains patentés, le manque de formation et le fait que l’Etat n’assumait pas ses responsabilités. Le drame de la Mare ô Diable était, selon lui, prévisible.

Eric Ries est un ancien officier de gendarmerie, tout comme la plupart des encadrants du VHP-Le Vigilant.

Les Nouvelles calédoniennes : Comment expliquer qu’en Nouvelle-Calédonie il y ait autant de vigiles dont beaucoup sans formation ?
Eric Ries : L’Etat, en l’occurrence ici le haussariat, n’exige pas de carte professionnelle du salarié et du chef d’entreprise pour exercer ce métier, comme c’est le cas en Métropole. Aujourd’hui, quelqu’un qui ne sait pas quoi faire peut aller prendre une patente de sécurité. Certains font du terrassement, de la maçonnerie et… de la sécurité.
Si quelqu’un a un bon gabarit, il lui suffit d’aller voir un patron de boîte de nuit ou d’un commerce pour lui proposer ses services à 1 000 francs de l’heure. Ça marche beaucoup comme ça et ce sont ceux-là qui tirent la profession vers le bas.
Si les entreprises sérieuses, qui déclarent, forment et accompagnent leurs salariés vont proposer leurs services à plus de 2 000 francs de l’heure, elles se font refouler par les clients, et même les plus gros.

Aujourd’hui, les patentés n’ont aucun intérêt à faire des formations car ils perdent de l’argent, du temps, et ils ne pourraient pas répercuter le prix à leurs clients puisqu’ils ne seraient plus compétitifs. C’est peut-être dur à entendre, mais la Nouvelle-Calédonie a les vigiles qu’elle mérite. Aujourd’hui, ce sont les sociétés les plus sérieuses, celles qui proposent le plus de garanties aux clients, qui sont les plus contrôlées et pénalisées.

Pourquoi dites-vous que vous êtes pénalisé ?
Sur un an, avec une société comme la nôtre d’environ 300 agents, 140 agents sont partis. Le turn-over est très important car nous sommes très exigeants et nous ne pouvons pas payer beaucoup mieux pour rester compétitif avec les patentés et tous ceux qui ont une activité non déclarée. De plus, nous payons des formations pour des vigiles qui ne restent pas. Pour exemple, en 2008 nous avons formé 70 personnes à 300 000 francs la formation et aujourd’hui il nous en reste à peine 20. Soit l’Etat nous aide avec l’application de la loi et nous continuons à investir, même sur quelque chose de très volatile, soit nous faisons comme les autres et on rabaisse le niveau de qualité.

Depuis quand la réglementation sur les activités de sécurité privée est-elle en vigueur en Métropole ?
La loi date de 1983 en Métropole (lire ci-dessous). Elle est sortie à la suite d’un drame. Le 23 décembre 1981, un SDF a été tabassé à mort par des vigiles au Forum des Halles à Paris et ça a été l’élément déclencheur. En Nouvelle-Calédonie on aurait dû anticiper, se servir de ce triste exemple pour que le drame de la Mare ô Diable n’arrive jamais. On a que 29 ans de retard alors j’espère que maintenant les choses vont bouger. Cela fait des années que nous tirons la sonnette d’alarme car la plupart de ceux qui se tournent vers ce métier sont les plus défavorisés dans le monde du travail, ce sont ceux qui sont sous-qualifiés. C’est un métier très dur et on aimerait payer plus de gens qualifiés, mais même les sociétés qui ont pignon sur rue, qui sont très structurées, ont du mal à recruter et à former car le coût d’un CQP (certificat de qualification professionnelle) est d’environ 300 000 francs.

Pourquoi la loi n’est-elle pas appliquée ici ?
Il y a peut-être tout simplement un désengagement de l’Etat parce que la Calédonie est toujours un sujet sensible. Si on commence à vouloir entrer dans le dossier de la sécurité, avec plusieurs milliers de personnes impliquées, et que l’Etat dit qu’il faut appliquer strictement la réglementation métropolitaine, il y aura du monde sur le carreau. Même si on donne, comme en Métropole, une équivalence du diplôme aux agents qui ont déjà travaillé 1 800 heures, beaucoup n’auront jamais le niveau pour obtenir la qualification. Et ce n’est pas parce que vous avez été vigile dix ans en Calédonie que vous êtes un bon.
Avez-vous déjà eu des rencontres avec le haussariat ?
Nous avons eu une réunion, la seule et il y a un an déjà, avec des partenaires sociaux pour tenter de faire avancer les choses. Ça s’est mal terminé parce que lorsque nous avons expliqué le dispositif de formation que nous mettions en place et le certificat de qualification professionnelle que nous souhaitions pour nos salariés, on s’est rendu compte que l’Etat ne voulait fournir aucune aide financière. On nous a fait comprendre que la formation, donc la sécurité, ce n’était pas le problème de l’Etat.
Il y a une commission en place en Nouvelle-Calédonie depuis le premier janvier 2012, mais elle ne s’est jamais réunie…

Le 22 décembre 2011 le décret n° 2011-1919 est sorti en Métropole pour mettre en place le Cnaps (Conseil national des activités privées de sécurité) dans le cadre de la loi Loppsi 2 du 14 mars 2011. Cette dernière positionne la sécurité privée comme un acteur privilégié de la sécurité au niveau national, comprenez un appui aux polices et à la gendarmerie. C’est l’orientation qu’a pris la France quand d’autres pays renforcent leur sécurité nationale. Depuis le premier janvier le Cnaps, avec un préfet à sa tête, est en place en Métropole avec des commissions locales par département. Il y en a une en Nouvelle-Calédonie. Elle doit être présidée par le haussaire et composée du procureur de la république, du commissaire de police, du colonel de gendarmerie, du responsable du tribunal administratif et de deux représentants d’activité de sécurité privée, en l’occurrence moi-même et le gérant de Guard NC. Nous étions présents au Sénat en novembre pour assister à la présentation du Cnaps. Mais jusqu’à aujourd’hui je n’ai eu ni courrier ni coup de fil du haussariat pour une première réunion de travail. On est en avril et rien ne se passe. Avec ce drame tout le monde gesticule, chacun s‘interroge, mais concrètement, pour l’instant, il n’y a rien. Puisqu’on ne vient pas vers moi, j’irai au-devant des autorités compétentes.


800

C’est le nombre de vigiles pour 100 000 habitants en Calédonie, contre 188 pour 100 000 en Métropole. Derrière les trois sociétés leader sur ce marché, VHP Le Vigilant du groupe Caillard (282 agents), Espace Surveillance du groupe Lafleur (280 agents) et Guard NC du groupe Carrefour (230 agents), il existe une dizaine de petites sociétés avec une trentaine d’agents et une multitude de patentés qui tentent de ramasser les miettes, parfois en cassant les prix, souvent grâce au travail au noir. Cela représenterait un tiers de la profession.

Du mille-feuille réglementaire…

La fameuse loi de 1983 qui réglemente les activités privées de sécurité en Métropole a bien été étendue à la Nouvelle-Calédonie dans une ordonnance datant du 14 mai 2009. Le texte prévoit que pour accéder aux métiers de la sécurité, les nouveaux entrants devront être détenteurs d’un titre, d’un diplôme ou d’un certificat de qualification professionnelle (CQP) mis en place par la branche dans le cadre de la convention collective. Cette certification relevant du domaine de compétence de la formation professionnelle, donc de la Nouvelle-Calédonie.
« Si le texte existe, il n’est toujours pas applicable », assure Anne-Françoise Floch, chargée de l’emploi et de la formation au sein du Medef. Pourquoi ? « Parce que le décret d’application doit d’abord être mis en œuvre, notamment au travers de la commission locale d’agrément et de contrôle (Clac) », assure-t-elle.
Mais aussi parce que la branche dont ces métiers dépendent attend l’agrément de leur CQP et sa reconnaissance au répertoire des certifications de la Nouvelle-Calédonie, compétente en matière de formation. « Le CQP a été négocié et signé entre les partenaires sociaux en 2010. Mais pour le moment, on ne peut pas faire passer les formations pour l’obtenir tant que nous n’obtenons pas l’agrément qui, semble-t-il, doit être délivré par l’Etat », indique toujours Anne-Françoise Floch.
Est-ce l’effet « Mare ô Diable » ? Cette semaine, une réunion s’est tenue entre les acteurs de ce dossier. Le calendrier semble s’accélérer.

source : les nouvelles caledonniennes

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