Faut-il avoir peur de la justice ?

Sujet: Faut-il avoir peur de la justice ? Jeu 15 Oct 2009 - 15:35

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« Prise directe » émission sur la deux, à voir ou revoir, qui pose l’institution judiciaire, en France, comme dangereuse à la fois par des erreurs préjudiciables à des innocents et l’incapacité de faire exécuter ses jugements particulièrement quant à l’accomplissement des peines qu’elle prononce et qui majoritairement tardent à peser sur les coupables quand ils n’y échappent pas jusqu’à la prescription. -126.000 personnes tous cas confondus prétend un rapport, contesté, de 2008- Ce qui est avéré c’est l’échec pour retrouver 80% des fugitifs, dont le nombre semble important y compris pour les plus lourdes peines.

Par exemple on suit un condamné non mis sous mandat de dépôt à l’audience qui en avait conclu à l’indulgence des magistrats et sera, deux ans après, saisit par la police chez sa mère….ce qui ne peut être une conduite de fuite.

Il y a aussi les aménagements de peine qui prennent 2 à 3 ans avant d’être prononcés. Les personnes à qui le prononcé des peines ne parvient pas à être signifié (et l’on peut songer à ceux à qui l’on peut enfin les signifier et dont la vie s’est totalement redéfinie entre temps).

Il y a aussi la souffrance des victimes qui ne peuvent pas faire le deuil de ce qui leur est advenu.

Un magistrat conclura, la première partie, comme un immense gâchis d’abord pour l’institution judiciaire. Un autre magistrat contestera la notion de fugitifs et un avocat clôt le dossier en estimant que de toute façon on ne serait que faire si tout le monde accomplissait sa peine, son avis est la mesure même du problème.

Viendra la mise en cause des experts dont la parole, quelquefois mal comprise, trop systématique ou insuffisamment exprimée quand ce n’est pas infondée, escamote celle de l’enquête et parfois de la justice qui trop souvent se défausse sur eux. L’avocat dira qu’elle fait l’essentiel du verdict. Leur défense : la pression des intervenants. (mais on se souvient de cet expert qui mis en cause le peu d'argent payé pour son expertise qui sera donc du niveau correspondant, celui d'une femme de ménage.)

Curieusement l’essentiel des causes abordées, à l’exception de l’exemplaire et inévitable » délit de faciès », portent sur les déviances sexuelles, (il semble pour l’heure que ruiner des milliers de personnes, et donc mettre le désordre dans leur vie, est moins grave qu’un comportement sexuel illégal,) certes traité là dans ses extrêmes comportements pour tout dire criminels.

Comme toujours parole au sondage, les français sont fâchés avec leur justice tant comme justiciable que comme victime. Crise de toutes les institutions dans la pratique démocratique moderne se défend un magistrat, rien de spécifique à la Justice.

Dernière partie, la lenteur de la justice surtout hors du pénal mais y compris, défaut de moyens ? Difficultés de mettre en place le dialogue contradictoire entre les parties, on retombe sur les difficultés d’exécution des peines, en pire ? Manque de personnel judiciaire surtout auprès des magistrats ? ( Des choses que l’on retrouve lorsque l’on parle des services d’urgence des hôpitaux mais là difficile de faire appel à des nationaux étrangers.)

La solution, pour le pénal, le plaider coupable. (Une difficulté dans ce cadre, par exemple, impossibilité de distinguer entre malade et délinquant.)

Comparution de la Ministre : en exergue : La lenteur, augmentation des affaires, alors dit la journaliste, on augmente le personnel. Réponse de la Ministre : un peu mais surtout plus de technologie.

Retour au sondage, lenteur mais surtout sentiment d’augmentation de la lenteur pour les Français.

Retour de la Ministre sur le plaider coupable comme panacée et le bracelet électronique. Cependant en détaillant les mesures de lutte contre la récidive des délinquants sexuels on voit les limites du politique qui accumule des prévisions de mesures sans en exposer les coûts et pire, comme un magistrat le fait remarquer, les limites de leur application comme par exemple de se heurter au secret médical.

Au total une bonne émission avec les limites connues de l’exercice, si ce n’est cette fixation sur le sexuel.

NB entre parenthèses ce sont mes réflexions toute personnelle.

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