Gangsters : braquer une banque n'est plus ce que c'était

Gangsters : braquer une banque n'est plus ce que c'était

Par Renée Greusard | Etudiante en journalisme | 22/02/2009


Fini les hold-up. Les braquages de banques ont chuté de manière spectaculaire. Divisé par trois à Paris. Le vol au guichet ne rapporte plus. Eu cause: les mesures de sécurité drastiques prises par les banques.

"Toutes les banques ont fait de gros effort sur la qualité de leur sécurité", explique Jean-Jacques Herlem, directeur adjoint de la police judiciaire à Paris.

"Elles nous fournissent aujourd'hui des vidéos numériques de très bonne qualité. Avant les caméras étaient visibles, et le voleur repartait avec sa cassette. Aujourd'hui pour entrer dans la banque et passer le sas, il faut avoir le visage découvert."

Guichets à sec

La plupart des banques ont d'ailleurs choisi de ne plus avoir autant de fonds dans leurs coffres. Des affiches expliquent que pour des gros retraits, il faut prévenir à l'avance. Pour retirer de l'argent, on vous remet une carte à utiliser au distributeur voisin.

Comme l'explique un responsable de la Bred:

"Il y a une dizaine d'années, on avait pensé ne garder seulement qu'une petite encaisse (pour calmer les voleurs). Mais ça n'a pas eu vraiment d'impact. Maintenant, il n'y a plus du tout d'argent."

224 braquages en 2000, contre 76 en 2008

Efficace. En huit ans, le nombre de braquages bancaires a été divisé par trois. En 2000 à Paris, on en comptait 224, contre 76 en 2008.

Conséquence de ce regain de sécurité, le métier s'est réorganisé.

Tandis que les braquages de banques baissent, ceux des commerces de proximité augmentent. A la différence des établissements financiers, les caisses des petits commerçants comptent encore des espèces.

Les dernières attaques de banques ont changé de forme.

"La mode actuellement, c'est ce qu'on appelle nous, les attaques de dabistes", affirme Jean-Jacques Herlem. Le dabiste (comme D.A.B.: distributeur de billets automatiques) ou convoyeur de fonds est devenu la cible des vols à main armés.

Voiture bélier

Il peut être soit attaqué sur le chemin du fourgon vers le D.A.B., soit à l'intérieur du D.A.B. carrément. Jean-Jacques Herlem, a constaté que les malfrats utilisent d'ailleurs de plus en plus un mode opératoire particulier. La voiture bélier.

"Ils attendent que le dabiste soit à l'intérieur du D.A.B. pour foncer dessus. La voiture brise les vitres, et ils récupèrent les fonds. Etonnamment, il n y a jamais eu de morts, que des blessés."

En progression aussi, les attaques de fourgon et de centres forts. L'œuvre d'équipes très opérationnelles, de pros du casse. Au menu: plan, stratégies, explosifs.

La loose du braqueur débutant

Mais alors qui s'attaque encore aux guichets? Jean-Jacques Herlem évoque "des équipes jeunes, motivées, un peu violentes."

A la Bred, on est passé en une quinzaine d'années d'une centaine de hold-up à seulement deux ou trois par an. Généralement avant les vacances d'été, le fait "d'amateurs mal informés".

Preuve de cet amateurisme, l'histoire de ce braqueur qui, à Marseille, avait voulu cambrioler une banque pour finalement atterrir dans les... toilettes de l'établissement.


source : eco89

il avait certainement un "gros depot"a faire mort de rire