02 juin 1987 DÉPÔT PÉTROLIER SHELL SUR LE PORT EDOUARD HERRIOT À LYON

02 juin 1987 DÉPÔT PÉTROLIER SHELL SUR LE PORT EDOUARD HERRIOT À LYON
Une fuite dans une cuvette du dépôt pétrolier conduit à l’explosion d’un bac de produit additif. Un incendie se déclare et une boule de feu de 200 mètres de diamètre s’élève jusqu’à 450 mètres de haut (phénomène de boil-over). 200 pompiers interviennent durant 22 heures pour maîtriser le sinistre. Le bilan de cet accident est de 2 morts et quinze blessés.

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Source : rhone.pref.gouv.fr

Incendie au port Edourd Herriot de Lyon

Incendie d'un dépôt d'hydrocarbures Shell du port fluvial Edouard HERRIOT sur la rive gauche du Rhône, à la sortie sud de LYON.

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Citation :

Dans un dépôt pétrolier, à 13h15 un aérosol flashe suite à une fuite
d'additif pétrolier sur une pompe. 1 min après, une explosion ressentie
à plusieurs km se produit. L'incendie se propage et en quelques min,
plusieurs bacs non frangibles de plusieurs centaines de m³ explosent et
sont projetés jusqu'à 200 m de haut, libérant leur contenu dans la
cuvette. Les moyens d'intervention internes sont détruits et les
explosions compliquent fortement les opérations des secours externes.
Le Préfet déclenche le PPI à 14h30. Après 4 h de refroidissement à
l'eau, les pompiers attaquent le feu de cuvette de 4500 m² à la mousse.
Vers 18 h, alors que le feu régresse, le bac n°6 riveté de 2900 m³
rempli au 1/3 de gasoil génère des sifflements stridents. Les pompiers
s'abritent avant que le bac explose formant une boule de feu de 450 m
de haut et 200 m de large durant 15 s environ. Il retombe pour partie
hors de la cuvette. Les moyens d'intervention sont touchés, les
réserves de mousse sont quasi épuisées et le feu reprend de l'ampleur.
La darse voisine est isolée par un barrage flottant, les réseaux
d'égouts sont tamponnés, le dépôt voisin de produits chimiques est
protégé par rideaux d'eau. Durant la nuit, 400 m³ d'émulseurs et des
camions et canons à mousse sont fournis. Le feu s'étend à la cuvette
voisine et 2 bacs d'essence s'enflamment. Une nouvelle attaque à la
mousse est engagée à 6h30 le 3/06. L'incendie régresse et est
circonscrit à 14 h, le PPI est levé à 19h45. 200 pompiers sont
intervenus durant plus de 24 h utilisant plus de 200 m³ d'émulseurs. 2
employés sous-traitants sont tués, 6 pompiers et 8 opérateurs sont
blessés dont 5 gravement. Le dépôt est détruit et 2200 m³ de gasoil,
1500 m³ d'essence et 600 t d'additif ont brûlé. Des hydrocarbures se
sont infiltrés dans les sols et 10 000 m³ d'eaux d'extinction sont
pompés et traités dans les raffineries du sud-est. Une surveillance de
la nappe phréatique est maintenue jusqu'en 2001. Le développement du
sinistre a été favorisé par l'explosion de bacs à toits fixes non
frangibles, l'absence de moyen de fermeture automatique ou à distance
des vannes de pied de bacs et la présence de composés alcoolisés
diminuant l'efficacité des émulseurs. La boule de feu émise lors de
l'explosion du réservoir n°6 riveté, au milieu du feu de cuvette,
procèderait d'un phénomène de pressurisation de bac, probablement suite
au dysfonctionnement des soupapes. Après 7 ans d'enquête, les experts
judiciaires retiennent l'hypothèse d'un défaut d'entretien d'une pompe
d'enfûtage combiné à la possibilité de la faire fonctionner à débit de
soutirage nul sur une longue durée provoquant un échauffement excessif
du liquide recirculé. D'autres hypothèses liées à un phénomène
thermique dans du calorifuge n'ont pas pu être écartées. Le 21/12/00,
la société est reconnue responsable du décès de 2 personnes et doit
verser 1,4 MF aux parties civiles, le directeur du dépôt est condamné à
15 mois de prison et 30000 F d'amende.

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