| | Les fiascos de la vidéosurveillance | |
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Age : 52 Région : Rhône Alpes
Société : Education nationale Emploi : Enseignant en BTS MOS, CAP AS & BAC PRO Métiers de la Sécurité
Formations : Formation de formateur via le CAFOC (Centre Académique de FOrmation Continue), Licence professionnelle sécurité des biens et des personnes, parcours prévention des risques professionnels et environnementaux, BTS MOS, BP ATPS Date d'inscription : 02/09/2006 Nombre de messages : 24264
| Sujet: Les fiascos de la vidéosurveillance Ven 15 Aoû 2008 - 12:33 | |
| Les fiascos de la vidéosurveillance
Avant-hier, l’Institut national des hautes études de la sécurité (Inhes) publiait un rapport sur la «vidéoprotection». Un travail commandé à l’Institut en décembre par Alain Bauer, président de la Commission nationale de la vidéosurveillance, et Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur (dont l’Inhes dépend). Celle-ci a promis, il y a un an, de multiplier «par trois» le nombre de caméras.
«C’est la première fois que l’on a un plan national», sur la vidéosurveillance de cette ampleur, souligne Sebastian Roché, directeur de recherches au CNRS, pour qui tout cela relève avant tout de «la gesticulation». Pour Alain Bauer, ce rapport se justifiait car dans la majorité des études jusqu’alors menées sur la vidéosurveillance, toutes à l’étranger , «il y avait beaucoup de choses contradictoires».
«Téléspectateurs». Au fil des pages, l’Inhes relève que les systèmes sont souvent «obsolètes», «mal entretenus ou mal positionnés» voire «inutiles». Les images seraient «écrasées» automatiquement au bout de quelques jours, ne permettant aucune analyse. Certaines caméras ne seraient même pas branchées. Trop coûteuses, elles ne sont plus entretenues. De plus, le personnel serait mal formé, voire pas du tout, et le rapport de pointer «le risque d’avoir devant les écrans de simples téléspectateurs».
De l’improvisation ? «Le mot est trop fort», relativise Pierre Monzani, le directeur de l’Inhes. Pourtant, son rapport souligne que «les collectivités ont souvent regretté […] d’avoir dû naviguer à vue», et ce constat serait le même du côté des entreprises de transport public. Michel Marcus, le délégué général du Forum français pour la sécurité urbaine, estime que ce phénomène est analysé un peu «au doigt mouillé» : «Le problème, c’est qu’il y a plusieurs générations de caméras. Au bout de cinq ans, le matériel est obsolète.»
Selon Sebastian Roché, cette étude n’apporte «rien de nouveau», mais, surtout, «aucun élément de preuve» de ce qu’elle avance : «Les bras m’en tombent un peu.» Aux yeux de ce chercheur, le rapport serait de «la propagande» et manquerait «d’indépendance». Il note «un déficit d’information», «un manque total de rigueur» et l’«absence de neutralité dans la rédaction». Un document qu’il faudrait donc lire à l’aune du plan national de modernisation de la vidéosurveillance souhaité par le gouvernement.
Pour Sebastian Roché, aucune étude sérieuse n’a donc encore été financée en France, malgré les nombreux rapports négatifs aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. A Londres, les caméras de surveillance ont fleuri sans pour autant faire la preuve de leur efficacité : 80 % des images seraient inutilisables et seuls 3 % des vols auraient été résolus grâce à elles selon un rapport officiel du Viido (Visual Images, Identifications and Detections Office), un service de New Scotland Yard, en mai. «C’est un véritable fiasco», avait grincé un responsable.
«Délinquance». Pourtant, la vidéosurveillance coûte très cher, surtout aux petites collectivités locales : de l’ordre de «7 000 à 8 000 euros pour chaque caméra, en comptant l’installation, l’entretien et le personnel», estime Michel Marcus. «Environ 15 000 euros», renchérit Sebastian Roché. Mais les élus restent friands de ces caméras réclamées par leurs électeurs. Les rapporteurs admettent que «la part attribuée à la vidéo dans la diminution de la délinquance est particulièrement difficile à mesurer précisément». Les données manquent. Elle peut baisser sous l’œil de la caméra mais se déplacer à quelques mètres. Hors champ.
De cette étude, Alain Bauer retient surtout que tout dépend de l’usage. Les caméras jouent un rôle «dissuasif» et sont utiles pour «interpeller a posteriori». Mais encore faut-il connaître la personne pour la reconnaître, réplique Sebastian Roché.
En attendant, les 200 entreprises spécialisées dans la vidéo protection prospèrent. Selon le rapport, elles ont généré 800 millions d’euros en 2007 avec une progression de 10 % depuis deux ans.
Source : liberation.fr | |
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