Le camion dangereux volé puis retrouvé

Le camion dangereux volé puis retrouvé

Un camion chargé notamment de fûts de produits inflammables et toxiques a été volé hier matin dans la zone industrielle. Il a été retrouvé à Saint-Mard.

LES FORCES de l’ordre de toute la région étaient en alerte, hier, dans la crainte d’un accident chimique. Pendant six heures, elles ont traqué un camion volé, contenant notamment des bonbonnes de dichlorure d’éthylène, appelé aussi dichloroéthane. Un liquide chimique inflammable au contact de l’air à plus de 13 o C.

Hier, vers 8 h 40, le véhicule affrété par l’entreprise Mory Team quitte le site de la société situé dans la zone industrielle de Mitry-Mory. A bord, quatre fûts de 250 l de ce solvant servant notamment à retirer les peintures et à dégraisser les métaux. Des portes de placard destinées à un magasin de bricolage sont également chargées. Le chauffeur passe le contrôle obligatoire à la sortie avant de prendre la route. Il descend du véhicule pour faire le point avec l’agent de sécurité chargé des vérifications. Il laisse les clefs sur le contact et le moteur tourne toujours. C’est alors qu’un individu arrive en courant, monte dans le camion et s’enfuit.

Risque d’explosion

Toute la journée, les forces de l’ordre ont redouté un abandon du véhicule et une possible dispersion de ce solvant, très toxique, dans la nature. « Si on le respire, les poumons peuvent se remplir d’eau », explique un policier. Autres dangers évoqués : que le voleur mette le feu au camion et provoque cette fois une explosion disséminant ce produit. Ou encore le risque terroriste.

Mais le voleur a certainement fait mauvaise pioche. Il ne cherchait visiblement pas à changer sa décoration intérieure mais plus à dérober du matériel hi-fi ou numérique. Il a d’ailleurs abandonné le véhicule à 5 km de là, rue des Moutiers à Saint-Mard, vingt minutes plus tard. Les gendarmes ne l’ont retrouvé que vers 15 heures. Le temps que les personnes qui avaient remarqué le véhicule trouvent étrange qu’il reste en marche et les feux allumés, le voleur avait déjà pris la poudre d’escampette.

Si les forces de l’ordre n’étaient pas tranquilles, Mory Team a pris les choses avec plus de recul, réfutant la dangerosité du produit transporté. « C’est juste inflammable. C’est comme si on avait volé de l’essence », assure Philippe Vernet, le directeur de la sécurité du groupe Mory Team. « C’est bien plus sérieux que cela », rétorque un policier. C’est davantage la pratique du malfaiteur qui déstabilise la direction confrontée pour la première fois à ce mode opératoire. « C’est particulièrement gonflé, soupire Philippe Vernet, directeur de la sécurité du groupe. On va prendre des mesures. »

Le Parisien