Harcèlement : un gardien de mairie et un agent de sécurité poursuivis

Harcèlement : un gardien de mairie et un agent de sécurité poursuivis

Des jeunes femmes, agents d'entretien, dénoncent des « gestes déplacés et un harcèlement quasi permanent » sur leur lieu de travail. La justice va trancher

Accompagnées de leur comité de soutien, les plaignantes ont raconté leur « calvaire à la mairie annexe pendant des mois ».

Poursuivis pour « harcèlement moral, harcèlement pour obtention de faveur sexuelle, agression sexuelle et diffamation non publique », deux hommes qui travaillaient à la mairie annexe du Pont-du-Las à Toulon ont comparu, hier, devant le tribunal correctionnel. La juridiction a mis sa décision en délibéré au 29 septembre prochain.

Les faits remontent à l'année 2006 où trois jeunes femmes, agents d'entretien employées à la mairie du Pont-du-Las, avaient déposé plainte pour « harcèlement » au commissariat central. La présidente du tribunal correctionnel, Hélène Barthe-Nari, a rappelé les motifs de cette plainte dans laquelle les jeunes femmes dénonçaient des faits qui duraient depuis mai 2004 : « Main dans le décolleté, main aux fesses, agression dans un ascenseur... Vous confirmez les faits ? ». « Oui », a répondu avec aplomb la première plaignante à la barre : « J'étais victime régulièrement de gestes déplacés. Je m'y opposais mais ça recommençait ». « Y avait-il clairement des propositions d'ordre sexuel ? », lui a demandé la présidente. « Oui, parfois plusieurs fois par jour ». « Pourquoi n'avoir pas réagi ? ». « J'étais terrifiée. J'en ai parlé à mon médecin mais je ne voulais pas être mise en maladie car j'avais peur de perdre mon poste ».

« Je ne pouvais pas me débattre »

En guise « d'ambiance familiale », l'atmosphère était visiblement irrespirable dans ce service de la mairie annexe : « Une fois, sous prétexte de fête, l'un d'eux m'a coincé les jambes et immobilisé. Je ne pouvais pas me débattre. Il a déposé de la chantilly sur mon nombril et a léché. Je ne voulais pas. Ils ont dit que je ne savais pas rire...».

«Pourquoi ne pas lui avoir donné un coup de pied ? », a repris la présidente. « Vous avez vu leurs gabarits ? ».

Justement. Bombardés de questions par la magistrate, le gardien et l'agent de sécurité ont nié les faits en bloc : « Jamais de propos graveleux ? ». « Non ». « De harcèlement ? ». « Non ». « De main sur la cuisse ? ». « Oui mais c'était une tape amicale pour dire, on reprend le travail », a raconté le gardien. « On était tous ensemble et on avait fini de manger. Jamais je n'ai fait glisser ma main. Tout ce que j'entends aujourd'hui, je sais que je ne l'ai pas fait ».

Neuf mois de prison requis

« C'est toujours pareil : le harceleur ne voit pas les choses de la même façon que le harcelé », a résumé la présidente. « Et avant le dépôt de plainte, y a-t-il eu une réaction de la hiérarchie de la mairie ? », a lancé la représentante du Ministère public, Mme Barret. Réponse : « Non ».

Plusieurs témoins ont ensuite défilé à la barre pour éclaircir les faits portant également sur une exhibition sexuelle. « Je confirme : l'un d'eux a sorti son sexe », a dit un témoin. « Moi, je n'ai jamais rien vu ni entendu de ces histoires de harcèlement », a repris un autre.

Ce flou artistique, la représentante du parquet l'a balayé : « C'est un comportement pervers qu'il faut sanctionner. Les infractions sont constituées. Je requiers 18 mois de prison dont 9 avec sursis et mise à l'épreuve ».

Après la partie civile, représentée par Mes Guillot et Chouette, qui a demandé 5 000 euros de provision et une expertise, la défense, composée de Mes Fradet et Callen, a contesté des « faits non avérés et une accusation uniquement basée sur des déclarations ». Tous deux ont réclamé la relaxe pour leurs clients, indiquant que « la procédure avait été classée sans suite au départ avant la citation de la partie civile ». Réponse définitive le 29 septembre prochain.

Source : varmatin.com

Alléz encore de la bonne publicité , fait encore plus agravant un ADS se doit de proteger et d'assister toute personne ayant une relation avec le site, et non d'arceler et persecuter ces dernieres