Quand la police nationale montre les dents...

Quand la police nationale montre les dents...

Entraînement, ici, au « mordant ». Étant entendu que 99 % des missions s'opèrent en « muselé ».Entraînement intensif avec les bergers belges malinois de l'Unité canine légère de la police nationale, basés à Orléans. De précieux auxiliaires pour le travail en patrouille comme pour la recherche de stupéfiants.
Forts en gueule, à quatre pattes et le poil qui vire au roux. Jour d'entraînement pour ces policiers d'un genre un peu particulier. Le plus expérimenté totalise déjà six ans de service en patrouille et répond au doux nom de « Sniper ». D'autres mâles, « Vaillant » et « Véga », complètent l'équipe. Quant à « Baïka », la « demoiselle » dont le brassard témoigne de son appartenance à cette formation d'élite, elle prête « patte forte » depuis le début de l'année aux fonctionnaires chargés des « stup' ». Bienvenue dans les locaux de l'Unité canine légère (UCL) de la police nationale ! Si tous ces chiens orléanais ont pour point commun d'avoir appris le métier, durant trois mois, au centre national de formation basé à Cannes-Écluses (Seine-et-Marne), leurs origines sont des plus diverses. Les uns proviennent d'élevages où ils ont été acquis par la police, d'autres ont été recueillis à la SPA voire offerts par des maîtres qui, ne parvenant pas à canaliser leur énergie, finissaient par les craindre ! « Au premier coup d'oeil, on sait si le chien aura du potentiel. S'il est craintif, a peur de la foule, des coups de feu, etc. il n'aura aucune chance d'être retenu », confie Thierry, brigadier et conducteur cynophile.

Son collègue, David, apparaît quelques instants plus tard dans le ring d'entraînement, en compagnie de « Sniper ». Laisse et muselière pour le chien. « Si à l'entraînement hebdomadaire, qui dure environ trois heures, on travaille le "mordant" et le "muselé", il faut savoir que 99 % de nos interventions se font en "muselé" », explique le policier. Le « muselé », « c'est moins spectaculaire mais beaucoup plus technique (...) Le chien n'a que sa gueule pour se défendre. Ainsi "bâillonné", c'est comme si je vous attachais les mains dans le dos avant de vous inviter à vous battre. Sans doute sommes-nous la seule police au monde à intervenir avec des chiens muselés », ajoute-t-il. Et voilà que « Sniper », oreilles droites comme des « i », se met à aboyer. Avec insistance. Derrière l'épais rideau vert de thuyas, il a décelé la présence de Romuald, un gardien de la paix qui, aujourd'hui, n'a pas le meilleur rôle puisqu'il incarne le voyou. Vêtu d'un pull qui masque un plastron, en jean et baskets, il coiffe un... casque de hockeyeur. Rien que ça ! Il faut dire qu'il va subir dans quelques instants les assauts du chien, de plus en plus impatient d'en découdre. Le « voyou » apparaît, invective le policier en tenue. L'échange est bref, la réaction immédiate. « Sniper », toujours muselé, charge. La laisse, bien que conservée en main par le policier, se déroule sur une dizaine de mètres et « bing » ! Le choc est terrible. Le chien frappe sa cible en plein thorax. « Romuald le voyou » mord la poussière. Imaginez trente kilos de muscles lancés à pleine force... « Aussi violent que l'uppercut d'un boxeur. Nous disposons vraiment de deux armes », reconnaît Thierry. Et l'opération se renouvelle ainsi plusieurs fois. Sans excès cependant, car « la décharge d'adrénaline est intense pour le chien ». La démonstration de « mordant » se fera tout aussi... percutante. Autant d'arguments convaincants pour les policiers orléanais appelés à intervenir lors de bagarres, attroupements en tout genre, etc.

Ambiance plus studieuse, dans le chenil, où Lise (1), sous-brigadier, munie de pinces de diverses couleurs, emballe soigneusement une barrette de shit, mais aussi 5 grammes d'héroïne et 15 grammes de cocaïne. « Des pinces pour ne pas que l'odeur corporelle du maître perturbe la chienne. » Lise use ensuite de toutes les astuces pour dissimuler les petits sachets. Ici dans un aspirateur, là dans une bouche d'égout, et un troisième sous un meuble. « Au fil des entraînements, les difficultés vont grandissant », lâche Lise, en souriant. Mais rien n'y fait. Dès que « Baïka » est lâchée, l'aspirateur « l'aspire ». Et l'inspire. Elle « marque ». En l'occurrence, elle mord l'appareil, le gratte avec frénésie. Trouvé ! La « poupée », jouet-récompense, revient immédiatement à la chienne. Et, dans les minutes qui suivent, « Baïka » a le même flair pour les autres drogues. Elle, qui débute sa carrière avec de belles saisies, se met à jouer les héroïnes !

Philippe Ramond

Source : larep.com

Reportage sympatique

Wolf-Dog a écrit:

Reportage sympatique

entièrement en accord avec toi excellent reportage bravo.

Merci, j'ai bien aimé ce reportage, j'aurai bien voulu etre a la place du journaliste. :meilleu: